Nord-Mali : le SOS de Boni Yayi

Lors de sa visite à Paris, le chef de l’État béninois Boni Yayi a plaidé pour l’envoi d’une force africaine placée sous l’égide des Nations unies.

Le président béninois Boni Yayi, le 30 mai à Paris. © Vincent Fournier/J.A.

Le président béninois Boni Yayi, le 30 mai à Paris. © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 7 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Est-ce un renoncement à l’envoi au Mali de la FAC, la Force d’attente de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), prévu en avril ? « En tout cas, il faut envisager autre chose, car ce déploiement ne peut se faire qu’à la demande expresse des autorités de Bamako, or la situation ne le permet pas. Quant à la médiation régionale, elle a montré ses limites », confie un ministre ouest-africain des Affaires étrangères, faisant allusion à la confusion qui règne avec un capitaine Sanogo, chef des putschistes, et un Dioncounda Traoré, président de la transition totalement silencieux et au repos en France depuis son agression au palais de Koulouba le 21 mai.

Lors de sa visite à Paris et après un entretien, le 29 mai, avec François Hollande, Thomas Boni Yayi, le chef de l’État béninois et président en exercice de l’Union africaine (UA), s’est voulu plus explicite. Citant l’exemple de l’Amisom en Somalie, il a clairement envisagé « l’envoi d’une force africaine opérant avec l’appui des Nations unies ». « Le péril islamiste et terroriste est un problème mondial, et nous ne voulons pas d’un Afghanistan dans la région », a-t-il ajouté, plaidant pour « une implication de l’UA » et une « saisie du Conseil de sécurité de l’ONU en vue d’une résolution ». « Les consultations sont en cours, mais il y a urgence », a précisé le président béninois, assurant que cette initiative avait le soutien de Paris : « "Je comprends votre SOS. Si vous saisissez le Conseil de sécurité, la France jouera sa partition, mais dans le cadre d’une décision des Nations unies", m’a dit François Hollande. »

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New York

Cette prise en charge de la crise malienne à un niveau supérieur permettrait d’impliquer d’autres pays de la région non membres de la Cedeao : Algérie, Mauritanie et Tchad. Elle se heurterait cependant à de sérieuses difficultés. Après les scénarios ivoirien et libyen, rien ne dit que tous les membres de l’UA – notamment l’Afrique du Sud et l’Algérie – soient prêts à saisir la diplomatie onusienne. Et si le dossier était transmis à New York, qu’en penseraient les membres permanents du Conseil de sécurité ? La France semble prête à durcir le ton, mais quelles pourraient être les positions de la Chine et de la Russie

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