Forum EMCC : la colocalisation en quête de reconnaissance

L’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed) a organisé le premier forum EMCC (Euro-Mediterranean Competitiveness Confederation), à Paris le 5 décembre. Au menu des discussions : la promotion des partenariats gagnant-gagnant entre les deux rives de la Méditerranée et les obstacles à leur essor.

Jean-Louis Guigou est le directeur général et le fondateur de l’Ipemed. © Ipemed

Jean-Louis Guigou est le directeur général et le fondateur de l’Ipemed. © Ipemed

Publié le 6 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Le premier forum EMCC (Euro-Mediterranean Competitiveness Confederation) s’est tenu le 5 décembre à l’hôtel Marriott, à Paris, sous l’égide de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed). Il a réuni chefs d’entreprise, consultants, banquiers et avocats d’affaires des deux rives de la Méditerranée venus discuter des secteurs d’activité offrant les perspectives de co-localisation les plus prometteuses.

Agro-alimentaire

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Durant ce forum, deux secteurs d’activité ont été jugés particulièrement propices à ce type de partenariat : l’agro-alimentaire et l’énergie. Dans le premier cas, les entreprises européennes peuvent apporter leur expertise à leurs partenaires du sud, particulièrement au Maghreb où la facture alimentaire globale a plus que triplé au cours des douze dernières années en Algérie, au Maroc et en Tunisie selon l’Organisation mondiale du commerce. Plus précisément, la colocalisation dans les filières oléagineuses et les céréales permettrait à ces pays d’inverser la tendance haussière des importations et de sécuriser les approvisionnements. À titre d’exemple, le groupe français Sofiprotéol, déjà présent au Maroc via sa filiale Lesieur Cristal, s’est engagé à soutenir le programme de développement de la filière oléagineuse locale, adopté dans le cadre du Plan Maroc vert.

Colocalisation? késako?

Mis en avant lors du voyage du premier ministre français Jean-Marc Ayrault au maroc en décembre 2012, le concept de colocalisation repose sur l’idée d’une co-production ou d’une co-traitance entre deux pays.

Alternatives voulues à la délocalisation, les colocalisations des activités de production pourraient seraient, selon Jean-Marc Ayrault, créatrices d’emploi des deux côtés de la méditerranée.

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Lire le décryptage de Jeune Afrique

Énergie

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Dans le secteur énergétique, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au Maghreb (mais surtout en Algérie), 60 % des exportations de pétrole et 84 % de gaz sont destinés aux pays du nord, ce qui représente environ 20 % de l’approvisionnement de l’Europe.

Cette interdépendance doit être mieux exploitée, selon les experts réunis par l’Ipemed. Par ailleurs, d’autres secteurs comme les nouvelles technologies de l’information et de la communication ou l’économie sociale et solidaire ont été identifiés comme des foyers à colocalisation.

Chaînes de valeur

Comme le résume Jean-Louis Guigou, directeur général et fondateur de l’Ipemed, « la demande des pays du sud et l’intérêt des pays du nord pour la coproduction sont avérés, car la concurrence des pays émergents qui montent en gamme est très active. Les chaînes de valeur doivent désormais englober les pays voisins. La colocalisation n’a rien à voir avec des IDE prédateurs ».

Pour autant, malgré son succès médiatique et politique, le concept peine à se concrétiser sur le terrain. Des deux côtés de la Méditerranée, de nombreux obstacles subsistent, particulièrement en ce qui concerne la sécurité des investissements, le rapatriement des devises, la mobilité des personnes et des capitaux ainsi que le manque d’intégration économique au Maghreb.

En attendant le deuxième forum EMCC de 2014, qui devrait avoir lieu dans une ville du sud de la Méditerranée, la colocalisation a encore un long chemin à parcourir…

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