Livre : et il est comment le dernier Patrick Besson ?

« La présidentielle », de Patrick Besson, revient sur la campagne électorale française. Avec humour et talent.

« La présidentielle », une soixantaine de petites gourmandises, joyeusement troussées. © AFP

« La présidentielle », une soixantaine de petites gourmandises, joyeusement troussées. © AFP

FRANCOIS-SOUDAN_2024

Publié le 1 juin 2012 Lecture : 1 minute.

Je n’avais pas lu les chroniques quotidiennes que Patrick Besson a données au point.fr avant l’élection présidentielle française et je m’en félicite. Le recueil chez Grasset de l’ensemble de ces pastiches, ou la campagne racontée « à la manière de » par un écrivain qui pousse la dérision jusqu’à s’autopasticher, a transformé mon week-end pluvieux en pique-nique jubilatoire. Certes, comme le dit Besson, « ce n’est pas d’imiter un style qui est difficile, mais d’en trouver un ». Tout de même, quel talent et quelle drôlerie !

Que choisir, dans cette soixantaine de petites gourmandises, joyeusement troussées, que l’on peut avaler d’un trait sans aucun risque d’indigestion ? « Tiens bon la rampe, Poutou » ou le suicide de Besancenot raconté par San Antonio

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« Le vote des routiers » façon Catherine Millet, que la décence m’empêche de résumer ici ? « Le quatuor de 1,75 mètre » (Sarkozy, Hollande, Mélenchon, Le Pen : tous la même taille) par Lawrence Durrel ? « Maître et électeurs » de Léon Tolstoï ou les tribulations givrées du comte Hollandov et de son serviteur ? Nicolas et Carla dans « L’Élyseraie » façon Tchekhov ? « La CIA vote Sarko », dernier avatar des SAS ? « L’hésitation » vertigineuse qui saisit Régis Debray face à l’urne ? À moins que ce ne soit ce détour par Dakar, fait en pleine campagne, pour narrer « Le gros Wade mangé par la petite Sall » avec la plume de Sony Labou Tansi, dont Besson est à jamais inconsolable et qui commence ainsi : « Dans le bureau aux murs de sang, l’hippopotame noir en boubou blanc regarde la mort dans le ventre ouvert d’un crocodile et il sait que c’est la sienne. » Et qui se termine ainsi : « C’est un envoûtement de glace et de viscères dont on ignore l’énorme force exacte. » Autre auteur africain pastiché, avec cette fois férocité : Tahar Ben Jelloun, « Le vent, le sable, la mort ». On sait que Besson ne le supporte guère.

Tant pis pour lui.

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