Égypte : présidentielle, mode d’emploi
Historique, la présidentielle égyptienne a nécessité la mise en place d’un dispositif impressionnant pour en assurer le bon déroulement.
Dans l’Égypte de l’après-révolution, on ne compte plus les événements historiques. Après avoir voté en novembre 2011 pour élire une Assemblée nationale, les Égyptiens se sont de nouveau rendus aux urnes les 23 et 24 mai. Avec un second tour prévu les 16 et 17 juin car aucun des candidats n’a obtenu de majorité absolue. L’enjeu est de taille : le pays doit élire démocratiquement un président. Une première dans l’histoire du pays, dont le chef de l’État a longtemps été choisi par voie référendaire, sur proposition du Parlement. Ce n’est qu’en 2005 qu’a été organisée une élection présidentielle à candidats multiples, au suffrage universel direct. Fraudes et malversations avaient entaché ce scrutin à faible participation (78 % d’abstention) marqué par la victoire de Hosni Moubarak, qui avait recueilli près de 88 % des voix.
Mais aujourd’hui, tout cela semble loin pour les Égyptiens, qui étaient 82 % en avril à estimer que l’élection serait honnête, d’après le centre d’analyse sociale et économique Gallup. Reste les incertitudes liées à la contestation de la candidature de Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre de Moubarak, opposé au candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi.
Quoi qu’il en soit, quelque 51 millions d’électeurs devront bien se rendre à nouveau dans les 13 100 bureaux de vote mis en place à travers tout le pays. Un sondage du Centre d’études politiques et stratégiques Al-Ahram publié le 20 mai indiquait que 86 % des personnes interrogées avaient prévu d’aller voter.
Le dispositif mis en place est impressionnant : 75 000 fonctionnaires ont été mobilisés pour gérer le bon déroulement du scrutin, et 14 509 juges ont été chargés de veiller à la transparence du processus électoral ; 9 777 observateurs ont été autorisés à superviser les élections, dont 243 venus de l’étranger. Parmi eux, l’ancien président américain Jimmy Carter, à la tête du centre du même nom, arrivé au Caire le 20 mai en compagnie d’une délégation de sénateurs du Congrès.
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