En RDC, le M23 s’empare d’une nouvelle ville, l’armée évoque un retrait « tactique »
La rébellion du M23, qui poursuit sa progression dans le Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, s’est emparée d’une nouvelle ville le 26 janvier. L’armée congolaise évoque de son côté un retrait « tactique » pour épargner les populations civiles.
Après trois jours de combats, le M23 est entré jeudi 26 janvier dans Kitshanga, dans le territoire du Masisi, malgré la présence des forces loyalistes et de groupes armés se présentant comme des « patriotes » résistant à l’avancée du M23.
Retrait de l’armée
« Nous nous sommes tactiquement retirés en dehors de la cité afin d’attirer ces génocidaires en profondeur et d’éviter le pire à nos populations de Kitshanga, a déclaré vendredi à l’AFP le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu. Nous mettons tout en œuvre pour déloger cet ennemi. »
« Nous sommes avec des rebelles ici dans la cité, a indiqué un habitant de Kitshanga interrogé depuis Goma. Le M23 contrôle tout Kitshanga et ce matin, les rebelles avancent vers Mweso [en direction de Walikale]. » Le territoire de Walikale, un des six de la province du Nord-Kivu, est très riche en minerais (cobalt, or, cassitérite,…).
Goma privée d’une nouvelle voie d’approvisionnement
Avant de prendre le contrôle de Kitshanga, le M23 avait déjà conquis plusieurs villages sur la route reliant cette localité d’environ 60 000 habitants à Goma, qui se trouve ainsi privée d’une nouvelle voie d’approvisionnement. La capitale provinciale de plus d’un million d’habitants, située juste à la frontière rwandaise, était déjà coupée d’accès vers le Nord, via la route nationale 2, atteinte par les rebelles durant leur offensive d’octobre-novembre 2022.
Le M23 avait repris les armes un an auparavant, fin 2021, avec, selon la RDC, l’appui du Rwanda, ce que Kigali continue de contester. Le mouvement s’est depuis emparé de portions des territoires de Rutshuru et Nyiragongo, au nord de Goma.
Sous l’effet d’initiatives diplomatiques et sous la supervision de la force régionale est-africaine déployée dans la région, le M23 avait annoncé se retirer en décembre et janvier de deux positions conquises. Mais des affrontements se sont poursuivis dans d’autres secteurs, notamment vers l’Ouest en direction du Masisi, territoire de cultures et d’élevage.
Le « facilitateur » et ancien président kényan Uhuru Kenyatta a fait part cette semaine de sa « profonde préoccupation face à la forte détérioration de la situation ».
(Avec AFP)
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