L’avenir de la Minusma au Mali divise le Conseil de sécurité
De nombreux membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont souligné le 27 janvier l’impossibilité d’un « statu quo » pour la mission de maintien de la paix au Mali lors d’une réunion qui a mis en lumière les divisions sur la façon de la faire évoluer.
Le Conseil de sécurité de l’ONU, qui doit se prononcer en juin sur un renouvellement de la Minusma, se penchait pour la première fois vendredi sur le rapport du Secrétaire général António Guterres. Celui-ci stipule que la poursuite de la mission dans sa forme actuelle est « intenable » sans une augmentation du nombre de Casques bleus, évoquant à l’inverse un retrait des troupes si des conditions clés ne sont pas remplies.
« Le statu quo n’est pas une option »
« Les prochains mois seront décisifs pour le futur de la Minusma. Comme le souligne le Secrétaire général, le statu quo n’est pas une option », a déclaré l’ambassadrice française adjointe Nathalie Broadhurst, estimant que l’avenir de la Minusma dépend d’« engagements clairs » et de « gestes concrets » de la junte malienne.
L’ONU dénonce notamment les entraves imposées à la liberté de mouvement des Casques bleus, un élément clé pour plusieurs membres du Conseil à la poursuite de la mission qui compte aujourd’hui plus de 12 000 militaires et 1 500 policiers.
« La poursuite des entraves au mandat et les violations flagrantes de l’accord sur le statut des forces, contraint ce Conseil à réexaminer avec sérieux son soutien à la Minusma dans sa forme actuelle », a déclaré l’ambassadeur américain adjoint Richard Mills.
Le retrait total des troupes envisagé
La Minusma a été créée en 2013 pour aider à stabiliser le Mali menacé sous la poussée jihadiste et avec pour feuille de route de protéger les civils, contribuer à l’effort de paix, défendre les droits humains… Mais la Minusma, privée désormais du soutien d’opérations étrangères, notamment de la France qui s’est retirée du pays en août dernier, a été mise « à rude épreuve », constate le rapport du Secrétaire général, qui présente plusieurs options pour y remédier.
La première, conditionnée à des progrès dans la transition politique et la liberté de mouvement des Casques bleus, serait de lui donner les moyens d’assurer pleinement son mandat en augmentant les effectifs militaires et policiers autorisés (15 200 aujourd’hui) de 3 680 personnes, ou de 2 000 dans une version plus modeste.
Option inverse, si les paramètres clés ne sont pas remplis, un retrait total des troupes est envisagé, avec une transformation en mission politique.
Poursuite des consultations
Ces propositions « ne prennent pas en compte les attentes légitimes du peuple malien qui sont avant tout d’ordre sécuritaire », a dénoncé le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop devant le Conseil. Un regret auquel ont fait écho la Chine et la Russie.
« La position du pays hôte étant une priorité majeure, nous estimons que les consultations doivent se poursuivre », a insisté l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia, dénonçant l’approche « néo colonialiste » des Occidentaux.
(Avec AFP)
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