Maroc : festival Mawazine, pari réussi !
Neuf jours durant, le tout-Rabat a swingué, dansé, hurlé et parfois chanté devant les stars Nancy Ajram, Lenny Kravitz, Mariah Carey… Le festival Mawazine, dans la capitale marocaine, est un succès à la fois populaire et people.
Décrié par les militants du 20 Février comme un symbole des conflits d’intérêts, le festival Mawazine, organisé par la fondation Maroc Cultures – que dirige Mounir Majidi, le secrétaire particulier du roi Mohammed VI -, a réussi sa 11e édition, la première à s’être tenue (entre le 18 et le 26 mai) sous un gouvernement islamiste. Le Parti de la justice et du développement s’était illustré dans le passé par ses critiques virulentes de la « dépravation » des festivals, celui de Rabat en tête. « Mawazine reçoit de l’argent public de manière illégitime, utilise les médias publics sans contrepartie et menace la scolarité de nos élèves et de nos étudiants », s’était écrié en février Habib Choubani, ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile.
Paillettes
Pour sa défense, Mawazine a mis en avant sa programmation éclectique qui séduit un public varié. Khaled, la star du raï, a fait carton plein avec 175 000 spectateurs. Lenny Kravitz et Nancy Ajram ont suscité le même enthousiasme populaire sur la scène OLM Souissi, dans les beaux quartiers de la capitale. Côté paillettes, la diva libanaise a interprété son hit (Chakhbat Chakhabit), « une demande spéciale d’une personne dans le public » de l’espace Nahda, parmi lequel se trouvait Lalla Soukaïna, une nièce du roi.
La présence du prince héritier Moulay Hassan a aussi été remarquée lors du concert du rappeur américano-cubain Pitbull (I Know You Want Me). Signe des temps, les anciens ministres étaient plus nombreux dans les espaces VIP. Fouad Douiri, actuel ministre (Istiqlal) de l’Énergie a pu croiser les sortants Salaheddine Mezouar (Finances) et Yasmina Baddou (Santé), venus en famille sur la scène Souissi, tout comme le conseiller royal Omar Azziman. Son collègue André Azoulay a assisté au concert d’Ibrahim Maalouf au théâtre Mohammed-V.
Seule ombre au tableau de cette semaine people, l’incident survenu pendant le concert de Pitbull, le 19 mai. Selon la presse marocaine, le préfet de police de Rabat, qui supervisait le dispositif de sécurité entourant la présence du prince héritier, a été agressé par deux jeunes « de bonne famille ». Brièvement détenus, ils ne risquent pas grand-chose. Sur les réseaux sociaux, des sympathisants du 20 Février se demandent avec ironie s’ils doivent soutenir le préfet de police contre cette hogra (injustice).
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