Football : les damnés des stades

Corruption, racisme, violence… Le syndicat international des joueurs professionnels de football dénonce les dérives dont de nombreux pays sont le théatre. Surtout en Europe de l’Est.

Un joueur sur neuf aurait été victime d’une agression physique ou d’une manifestation raciste. © AFP

Un joueur sur neuf aurait été victime d’une agression physique ou d’une manifestation raciste. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 24 mai 2012 Lecture : 1 minute.

Jamais à court d’arguments pour défendre le football, les fédérations internationale (Fifa) et européenne (UEFA) se sont montrées d’une étonnante discrétion après la publication, en février, par la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (Fifpro) du livre noir du football en Europe de l’Est. Dans ce rapport de 180 pages fort bien documenté, le syndicat, qui a recueilli les témoignages de 3 357 joueurs, révèle pourtant que, dans une douzaine de pays, les footballeurs professionnels exercent leur métier dans des conditions d’une extrême précarité.

Les cas les plus alarmants ont été recensés en Europe de l’Est : Pologne, Serbie, Russie, République tchèque, Ukraine, Monténégro, Kazakhstan, Croatie, Bulgarie, Roumanie, Hongrie, Slovénie, Grèce, Chypre et Malte. Une majorité de ces pays étant membres de l’Union européenne, une enquête sur la corruption a été ouverte au Parlement de Bruxelles.

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Agression physique, manifestation raciste

Dans plusieurs championnats, les pressions exercées sur les joueurs par les présidents de club, les entraîneurs ou les supporteurs peuvent être très fortes : un joueur sur neuf aurait été victime d’une agression physique ou d’une manifestation raciste. Par ailleurs, certains dirigeants se soucient comme d’une guigne des règles les plus élémentaires du droit du travail. Les salaires, par exemple, sont loin d’être régulièrement versés : 41 % des joueurs sont payés avec retard et, dans une minorité de cas, ne le sont pas du tout. Plus grave encore, les réseaux mafieux, très impliqués dans le truquage de certains matchs, n’hésitent plus à menacer les joueurs. Selon l’étude de la Fifpro, 12 % des footballeurs évoluant dans les pays concernés ont été approchés afin de truquer un match.

Un joueur sur neuf victime d’une agression physique ou d’une manifestation raciste.

C’est au Kazakhstan et en Grèce que les tentatives de corruption ont été le plus nombreuses (plus de 30 % des joueurs). La Fifpro envisage d’organiser une grève des joueurs au niveau international. Reste à savoir quand.

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