Sénégal : des désirs à la réalité économique
Le nouveau gouvernement de Macky Sall pourra-t-il tenir ses engagements socio-économiques ? En avril déjà, Amadou Kane, le ministre de l’Économie, avait qualifié l’état des finances sénégalaises d' »extrêmement grave ».
Une situation confirmée par le Fonds monétaire international (FMI), au terme d’une mission effectuée entre le 2 et le 15 mai. Le déficit budgétaire sénégalais pour l’année 2012 devrait atteindre 6,4 % du produit intérieur brut (PIB), contre 5,6 % initialement prévus. Et encore : le FMI compte sur la mise en oeuvre de mesures correctives (réduction du train de vie de l’État, report de certaines dépenses d’investissement…), faute de quoi le déficit pourrait atteindre 8 % du PIB, « un niveau à l’évidence insoutenable », a indiqué l’institution.
La crise au Mali (premier client pour les exportations sénégalaises), la sécheresse dans le Nord ainsi que le renchérissement des produits alimentaires et du transport (dû à la crise mondiale) contribuent à aggraver la situation. À cela s’ajoutent les subventions à l’énergie, plus importantes que prévu et qui, si rien n’est fait, pourraient atteindre 150 milliards de F CFA cette année – alors que seulement 40 milliards ont été budgétisés.
Déjà, le gouvernement a réduit son enveloppe consacrée à la baisse du prix des produits de première nécessité, l’une des promesses de campagne du président : il devrait y consacrer 10 milliards de F CFA, sans savoir néanmoins où les trouver. Les autorités négocient actuellement avec les commerçants et les producteurs (d’huile et de sucre notamment) pour trouver une solution.
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