Littérature : et il est comment le dernier Arnaldur Indridason ?

Paru en 2009 en Islande, « La Muraille de lave », dernier polar de l’écrivain Arnaldur Indridason, vient d’être traduit en français. Le romancier islandais y met en scène un nouvel enquêteur.

Dans ce nouveau polar, Indridason se penche sur le présent. © AFP

Dans ce nouveau polar, Indridason se penche sur le présent. © AFP

ProfilAuteur_SeverineKodjo

Publié le 22 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Imaginez : un polar de Georges Simenon sans son célèbre commissaire Maigret ou une enquête d’Alexander McCall Smith sans la perspicace Mma Ramotswe… Les auteurs de polars sont parfois prisonniers de leurs personnages. Au fil des ouvrages, les lecteurs éprouvent une certaine sympathie pour l’enquêteur qu’ils voient évoluer, se marier, avoir des enfants, divorcer, vieillir, partir à la retraite… et parfois même s’effacer.

Dans son dernier roman traduit en français, La Muraille de lave, l’un des maîtres du polar islandais, publié dans 37 pays, Arnaldur Indridason, a envoyé Erlendur Sveinsson en vacances. C’est Sigurdur Oli qui mène l’enquête. Un personnage plutôt fade en comparaison avec le taiseux Erlendur, fin limier mais aussi frère meurtri, mari rejeté et père paumé. En regard, Sigurdur a tout du beauf. Jeune homme formé aux États-Unis, il aime regarder le foot américain à la télévision. Pas un seul livre ne trône sur ses étagères. Mais, au fur et à mesure, l’on découvre un personnage plus complexe qui se retrouve, sans y prendre garde, sur les lieux d’un meurtre. Une affaire de sexe qui implique l’un de ses amis. La maître chanteuse, une femme aux moeurs libertines, est assassinée. Un an plus tôt, un banquier qui avait croisé la route de la victime disparaissait mystérieusement…

la suite après cette publicité

Paru en 2009 en Islande, au lendemain de la banqueroute du pays, La Muraille de lave évoque la cupidité qui s’est emparée des financiers, ces « nouveaux Vikings », et dénonce la course au profit et la perte de toute valeur morale. Habituellement, chaque intrigue est un prétexte pour interroger le passé. Cette fois-ci, Indridason se penche sur le présent. Dans ses romans noirs et humanistes, le suspense est rarement haletant, le silence si typiquement islandais y impose son rythme. Le temps s’écoule précieusement, comme engoncé dans les ténèbres glacées de l’âme humaine. La violence domestique est souvent présente. Sigurdur reçoit des fragments de pellicule et y voit l’horreur : un enfant dit non à un adulte, en vain. Le policier croit reconnaître la victime qui pourrait devenir aujourd’hui le bourreau de son tortionnaire, mais pas sûr que la vengeance ne le sauve…

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires