Automobile – Marc Ferreol : « CFAO doit garder une longueur d’avance »
Leader en Afrique subsaharienne francophone avec une part de marché de 40 %, le groupe français CFAO – distributeur d’automobiles numéro 1 dans la zone Afrique, Antille et océan indien – doit composer avec la fusion de ses deux principaux concurrents, le belge SDA et le marocain Optorg. Entretien avec Marc Ferrol, directeur général Afrique subsaharienne francophone de CFAO Automotive.
Automobile : l’Afrique dans la course
Jeune Afrique : Comment se porte le marché dans les pays subsahariens francophones ?
Marc Ferreol : Après une année 2009 difficile et un léger redémarrage en 2010, le marché est reparti en forte hausse. La crise en Côte d’Ivoire [pays qui représente 15 % des ventes de CFAO dans la région, NDLR], a pesé sur notre activité au premier semestre 2011. Mais globalement, nous avons réalisé de bons résultats l’an passé. Nos ventes en Afrique subsaharienne francophone ont progressé de 5,9 %, avec 16 500 véhicules, pour un chiffre d’affaires de 597,1 millions d’euros, soit 8,3 % de plus qu’en 2010. Aujourd’hui, nous gardons une position dominante de 40 % de part de marché, réalisée à environ 80 % avec des entreprises.
Quels pays vous paraissent particulièrement porteurs pour les distributeurs ?
Incontestablement, des pays miniers comme la RD Congo, le Congo, le Burkina Faso et la Guinée ont le vent en poupe. Leurs marchés sont dopés par la demande des grandes entreprises extractives et du BTP. Mais le top 3 au plan des ventes de CFAO Automotive reste la Côte d’Ivoire, le Cameroun et la RD Congo.
Quelle est votre stratégie pour coller au mieux aux attentes des conducteurs africains ?width: 163px; height: 291px;" />
Toyota reste la marque leader au sud du Sahara, et nous allons continuer notre partenariat avec le constructeur japonais. Ses modèles tout-terrain restent en tête des ventes. Nous poursuivrons aussi notre relation avec Peugeot, dont les véhicules utilitaires sont appréciés des entreprises. Nous cherchons toutefois à renforcer nos positions sur des créneaux où nous sommes moins présents, comme celui des véhicules de loisir [Sport Utility Vehicles, NDLR]. Nous voulons nous développer sur ce segment avec Suzuki et Mitsubishi. Nous collaborons aussi avec Kia, que nous représentons au Gabon. Enfin, nous souhaitons vendre des véhicules d’entrée de gamme, notamment chinois, prisés par la classe moyenne.
Vous misez aussi sur la vente de camions…
C’est un marché à fort potentiel, car il est encore dominé par l’informel au sud du Sahara. CFAO, avec son image de professionnalisme, est un distributeur de camions idéal pour les entreprises. Nous vendons déjà les marques Renault Trucks en Afrique centrale et DAF dans quelques pays subsahariens. Nous venons de signer un accord avec le chinois Dongfeng pour distribuer ses véhicules d’entrée de gamme. Pour le moment, les camions représentent une part insuffisante de notre chiffre d’affaires [15 %], mais nous voulons faire plus. Nous sommes en train de déployer pour cela un réseau spécifique.
Avec la fusion des filiales autos du marocain Optorg et du belge SDA, qui a donné naissance à Tractafric Motors Corporation, vous devez faire face à un concurrent sérieux…
Nous regardons avec attention l’alliance entre les numéros deux et trois du marché en Afrique francophone subsaharienne. Cela étant, CFAO vend dans cette zone trois fois plus de véhicules qu’eux deux réunis. Et nous allons continuer à ouvrir de nouvelles agences, tant dans des capitales en développement tels Kinshasa et Malabo que dans des villes de province comme Ngaoundéré [Cameroun], Kolwezi [RD Congo] et Bouaké [Côte d’Ivoire]. En nous concentrant sur la densification du réseau mais aussi sur l’amélioration de notre qualité de service, nous pourrons garder une longueur d’avance.
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Propos recueillis par Christophe Le Bec
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