Cinéma : Sacha Baron Cohen, général foutraque
Dans le film « The Dictator », qui sort le 20 juin en France, l’acteur déjanté, Sacha Baron Cohen, parodie Kadhafi. Hilarant pour ses fans, malvenu pour ses détracteurs…
Le 6 mai au soir, à peine le résultat de la présidentielle connu, François Hollande recevait des félicitations plutôt originales. Dans une vidéo postée sur son compte Twitter (@RepublicWadiya), le général Aladeen saluait « François Hollandaise (sic) pour sa victoire sur un nain ». Avant d’ajouter : « Mais pour moi, le seul président français légitime est Dominique Strauss-Kahn. […] Je n’ai jamais vu nier un viol avec un tel brio. » Un type de provocation devenu la marque de fabrique du très british Sacha Baron Cohen.
Coup de chance ou sens de l’opportunité historique ? Son nouveau film, The Dictator, arrive à point nommé. Juste après un annus horribilis pour les dictateurs marqué par le Printemps arabe et la mort de Kim Jong-il. Aladeen, satrape oriental à la longue barbe, aime le clinquant, les prostituées de luxe, parader sur la 5e Avenue à dos de chameau et les Wadiyan Games, JO à sa gloire où il rafle toutes les médailles. La tenue blanche d’amiral, les décorations pléthoriques au poitrail, les gardes du corps pulpeuses et le pistolet plaqué or sont autant de clins d’oeil appuyés à Mouammar Kadhafi.
Mauvais goût ?
Sacha Baron Cohen, 40 ans, reconduit les clichés, blagues potaches et quiproquos invraisemblables qui définissent son burlesque. Après les trois personnages qui ont fait sa gloire – le chroniqueur britannique Ali G, le reporter kazakh Borat et le journaliste de mode autrichien Brüno -, le comédien britannique crée le général Aladeen et reprend les plaisanteries antisémites, homophobes et sexistes qui lui ont valu des plaintes de l’Anti-Defamation League, d’associations lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles, et même du gouvernement du Kazakhstan. Car l’humour de Sacha Baron Cohen, de père gallois et de mère israélienne, ne laisse pas indifférent. Les allergiques sont aussi nombreux que les fans. Comme le disait Pierre Desproges : « On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. »
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