Chinois, parlez-vous swahili ?
Étudiant, Shen Yuning compile le premier dictionnaire swahili-chinois depuis le Kenya.
Tout est né d’une passion, celle que Shen Yuning voue à l’Afrique. Le jeune homme de 26 ans, originaire de Nankin, s’est fixé pour objectif de compiler le premier dictionnaire swahili-chinois d’ici au mois d’août, date à laquelle il devra quitter le Kenya pour retourner à ses chères études. Ce n’est pas vraiment le tout premier thésaurus bilingue, puisqu’un universitaire chinois en avait rédigé un dans les années 1970. « Il n’a de dictionnaire que le nom », confie Shen Yuning. « Il n’est plus du tout adapté à notre époque. Le vocabulaire évolue avec le temps. De nombreux mots ont vu leur sens se transformer, et la situation en Afrique et en Chine a radicalement changé au cours des trois dernières décennies », ajoute-t-il.
Le changement le plus évident pour lui est la présence renforcée des Chinois sur le continent et leur grande difficulté à communiquer avec les populations locales. Parlé essentiellement dans l’est de l’Afrique par quelque 80 millions de personnes et dans des régions (Tanzanie, Kenya ou encore Ouganda) où les entreprises chinoises sont bien implantées, avec environ 600 000 travailleurs, le swahili est une langue que ses compatriotes ne devraient pas ignorer, estime Shen Yuning. En leur proposant un dictionnaire dont le vocabulaire est ancré dans le monde d’aujourd’hui, il espère faire oeuvre utile dans le rapprochement entre deux mondes que tout sépare. Il travaille d’arrache-pied avec des étudiants de l’université Kenyatta, à Nairobi, qui l’aident à rassembler les mots et lui en expliquent le sens. Grâce à leur coopération, Shen Yuning devrait avoir réuni 25 000 termes. Il lui restera alors à vaincre un nouveau défi, trouver un éditeur en Chine. Mais pour ce passionné d’Afrique, ce n’est pas un tatizo – wenti (« problème »).
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