Pointe-Noire : recherche logement abordable désespérément

Malgré un marché de la construction en plein essor, à Pointe-Noire, l’offre immobilière est cruellement déficitaire. Les prix s’envolent et deviennent prohibitifs.

Au clos de Songolo s’est développé un syndic de résidents. © Muriel Devey

Au clos de Songolo s’est développé un syndic de résidents. © Muriel Devey

Publié le 24 mai 2012 Lecture : 3 minutes.

Pointe-Noire : identités plurielles
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Pointe-Noire : identités plurielles

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Dopé par le développement des activités économiques, l’implantation d’entreprises privées et l’engouement des Congolais pour l’accession à la propriété, le marché de l’immobilier ponténégrin connaît depuis quelques années un boom sans précédent. Dans la foulée, les prix des terrains et des loyers ont flambé d’autant que l’offre a bien du mal à répondre à la demande.

En matière d’habitat, c’est dans la catégorie des logements de standing que les prix atteignent des records, en particulier dans les quartiers résidentiels anciens. « En centre-ville, pour un F4, soit trois chambres et un salon, le montant des loyers grimpe jusqu’à 3 millions de F CFA [4 600 euros, NDLR] par mois », constate un responsable de l’agence NBY Immobilier de Pointe-Noire. Le prix d’un terrain est tout aussi prohibitif. Dans le centre, il faut compter au minimum 70 millions de F CFA pour acheter une parcelle de 500 m2. Dans les quartiers éloignés, les prix tombent autour de 500 000 à 700 000 F CFA pour la même superficie.?Les zones résidentielles traditionnelles (centre-ville, quartier du wharf, alentours de l’aéroport) étant saturées, c’est dans la périphérie de Pointe-Noire que se développent les nouveaux quartiers d’habitation, en particulier à Mongo-Kamba, Songolo et Ngoyo.

La norme reste la maison de plain-pied et, pour les plus aisés, la villa.

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La demande, qui s’accompagne d’une exigence de qualité de plus en plus pointue, émane des particuliers, mais aussi des entreprises qui doivent loger leur personnel, en particulier expatrié. Outre les Ponténégrins, de plus en plus de hauts fonctionnaires et d’hommes d’affaires brazzavillois cherchent à acquérir une résidence dans la cité océane. Les ménages à plus faibles revenus se montrent également très présents. Une tendance favorisée par la loi foncière de 2006, qui encourage l’investissement dans l’immobilier. Par ailleurs, si les appartements commencent à intéresser, la norme à Pointe-Noire reste la maison de plain-pied et, pour les Congolais aisés et les expatriés, la villa.

L’offre, pour sa part, est assurée par des sociétés de construction privées, en particulier les entreprises chinoises de BTP, de plus en plus présentes sur ce segment, ainsi que par des Congolais qui misent sur les investissements immobiliers, un secteur porteur où les taux de rentabilité sont parmi les plus élevés (30 %). Le gros des entreprises est néanmoins constitué de petites sociétés, plus ou moins formelles.

Bouche-à-oreille

Pas de difficulté pour l’approvisionnement en ciment qui, à de rares exceptions près, est fourni par les fabriques du pays. Le développement de la construction est toutefois limité par le coût élevé des matériaux – dont ledit ciment -, et du financement, assuré par la Banque de l’habitat, du moins pour les ménages solvables qui présentent des garanties. Les autres, soit la majorité des Ponténégrins, ont recours à l’autofinancement et, quand les moyens ne suivent pas, les travaux sont stoppés en attendant de nouvelles rentrées financières.

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Enfin, bien que la pratique du bouche-à-oreille domine dans la recherche d’un terrain à bâtir ou d’un logement, le marché de l’immobilier de standing se structure peu à peu avec l’essor de sociétés spécialisées dans la location ou la vente de terrains, de logements et de bureaux, mais aussi dans la construction, comme Maisons sans frontières Congo, Bactim ou NBY Immobilier. Certaines d’entre elles ont mis en place des programmes immobiliers, le plus souvent préfinancés par les acquéreurs, qui peuvent être des privés (cadres et employés) ou des entreprises. Enfin, les sociétés de syndics, comme Le Clos de Songolo, se développent ; timidement toutefois, la copropriété entrant difficilement dans les pratiques. 

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