Sylvestre Didier Mavouenzela : « On ne peut pas rater le train de l’économie verte »

La chambre consulaire a organisé son troisième Forum international green business, du 8 au 10 mai.

Sylvestre Didier Mavouenzela promeut l’économie verte. © Antonin Borgeaud pour JA

Sylvestre Didier Mavouenzela promeut l’économie verte. © Antonin Borgeaud pour JA

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Publié le 5 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Pointe-Noire : identités plurielles
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Pointe-Noire : identités plurielles

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Le président de la chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers (CCIAM) de Pointe-Noire est un fervent promoteur des opportunités du green business. PDG de Nord-Sud Expertise & Réalisation (BTP et génie civil), il vient de créer, à 51 ans, une société dans le secteur de l’eau potable avec des partenaires congolais.

Jeune Afrique : Pourquoi vous lancez-vous dans le développement du green business ?

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Sylvestre Didier Mavouenzela : En observant le boom mondial de l’économie verte, nous nous sommes rappelé celui des technologies de l’information et de la communication. L’Afrique a loupé ce train parce que, à l’époque, les gens ne se sont pas assez mobilisés pour favoriser l’économie numérique. Si nous ne nous investissons pas, nous risquons de connaître la même mésaventure ; ce serait impardonnable, dans la mesure où les forêts du bassin du Congo constituent le deuxième poumon écologique de la planète. Nous devons faire de l’économie verte l’un des moteurs du développement en Afrique centrale, un facteur de croissance et un moyen de lutte contre la pauvreté.

Comment comptez-vous relever ce défi ?

Le secteur privé s’engage, une volonté politique se manifeste… Les conditions sont réunies. Nous avons fédéré un certain nombre d’acteurs, comme la Communauté économique des États de l’Afrique centrale [Ceeac, NDLR], qui a mis au point un Programme d’appui au développement de l’économie verte dans la sous-région. Il y a une vraie mobilisation, et nous avons aujourd’hui planté les quatre piliers qui vont contribuer à ce développement.

Il y a tout d’abord le forum, qui, depuis 2010, réunit chaque année les différents acteurs [entreprises, bailleurs de fonds, gouvernements, ONG]. Nous avons par ailleurs mis en place un réseau des entreprises engagées dans l’économie verte en Afrique centrale, qui regroupe déjà une centaine de sociétés. Vient ensuite le Programme d’appui au développement durable, qui doit être adopté à l’issue du forum par les ministres de la Ceeac chargés de l’Environnement. Ces derniers devront aussi adopter mi-mai, à Brazzaville, les statuts d’un fonds vert qui va être créé au sein de la Communauté.

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 Y a-t-il un lien entre ce forum et le sommet Rio+20, en juin ?

Le forum de Pointe-Noire est pratiquement le seul rassemblement d’affaires en Afrique à se pencher sur l’économie verte, qui est l’un des thèmes de Rio. Il servira de lieu de structuration du point de vue du secteur privé d’Afrique centrale – pour ne pas dire africain -, et nos conclusions seront portées à Rio.

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 Pouvez-vous nous donner des exemples de ces projets verts ?

Nous allons prochainement faire venir une chef d’entreprise ouest-africaine du secteur cosmétique. Autour de produits comme le karité, elle a mobilisé 2 000 femmes dans sa sous-région ; nous voulons aussi créer un réseau féminin pour la production et la transformation d’huile de palme. Les populations vont devenir les acteurs et les utilisateurs de cette économie verte.

Il y a des projets dans des secteurs très divers, de l’agriculture à l’écotourisme en passant par le solaire, l’écoconstruction ou le traitement des déchets – par exemple la fabrication de papier à partir de sacs en plastique… Le forum va s’atteler à sensibiliser tout le monde. 

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Tshitenge Lubabu M.K., envoyé spécial à Pointe-Noire

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