Nouvelle attaque contre un convoi de l’ONU en RDC
Dans un contexte de contestation grandissante contre les forces régionale ou internationale d’intervention dans l’est du pays, un convoi de la Monusco a de nouveau été attaqué près de Goma.
Au moins trois personnes ont été tuées le 7 février lors de l’attaque d’un convoi de l’ONU dans l’est de la RDC, dans un contexte où la force onusienne est accusée par la population d’inefficacité face aux groupes armés.
La mission des Nations unies en RDC (Monusco) « déplore la mort de trois manifestants durant l’attaque violente de son convoi » au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, explique un communiqué. « Les Casques bleus revenaient d’une mission de ravitaillement à Kiwanja, accompagnés par des FARDC » (militaires congolais), précise le texte.
Peu avant d’arriver à Goma, « ils ont été assaillis par des manifestants qui, auparavant, avaient barricadé la route avec de grosses pierres, obligeant ainsi le convoi à s’immobiliser ». Des « assaillants » ont alors mis le feu à quatre camions dont ils ont « subtilisé la cargaison ». « Trois personnes ont malheureusement perdu la vie durant les échauffourées », tandis que les Casques bleus et les FARDC « tentaient de protéger le convoi », ajoute la Monusco.
Tension croissante
Les manifestations contre la Monusco se sont multipliées depuis l’année dernière, les habitants de la région lui reprochant de ne pas parvenir à neutraliser les dizaines de groupes armés qui sévissent dans l’est de la RDC depuis près de 30 ans, notamment les rebelles du M23.
La Monusco a fait savoir que sa cheffe, Bintou Keita, « compati[ssait] avec les familles des disparus » et « réitè[rait] son appel à la population pour faciliter la libre circulation » de son personnel.
La même hostilité a commencé à se manifester à l’encontre de la force régionale est-africaine déployée dans l’est de la RDC, accusée de « passivité » face aux rebelles du M23.
Le 6 février, une journée ville morte avait été décrétée à Goma et a dégénéré en manifestations violentes, avec des pillages de boutiques et de certaines églises fréquentées par des « rwandophones ». Le lendemain, l’armée congolaise a défilé dans la ville pour, selon un porte-parole, « rassurer » la population et lui montrer que l’armée est là, « prête à parer à toute éventualité ».
(avec AFP)
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