Pointe-Noire : il était une fois Ndji-Ndji
Un vaste plan d’eau, une baie profonde, une saillie rocheuse pour y accrocher une digue… C’est ce qui a décidé les Français à créer la commune de Pointe-Noire.
Pointe-Noire : identités plurielles
C’est en 1484 qu’apparaît pour la première fois le nom de Punta Negra, sur une carte établie par des navigateurs portugais. Ils marquaient ainsi un point saillant constitué de blocs de pierre noire qu’ils avaient aperçu sur l’actuelle Côte Sauvage, aux abords du village de pêcheurs de Ndji-Ndji. Les siècles passèrent, durant lesquels, à une vingtaine de kilomètres au nord de Punta Negra, dans la baie voisine, le royaume vili de Loango prospérait grâce à son port négrier (lire p. 100).
À la fin du XIXe siècle, en 1880, l’explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza atteignit, depuis le Gabon, l’intérieur des terres de ce qui ne s’appelait pas encore le Congo et, arrivé à Mbé (100 km au nord de Brazzaville), signa avec le Makoko, le roi des Tékés, un traité faisant de ce royaume un protectorat de la France. En mars 1883, l’un de ses émissaires dépêché sur la côte atlantique, le lieutenant de vaisseau Cordier, fit subir le même sort au royaume vili de Loango, qui n’était déjà plus que l’ombre de lui-même. Intégré à l’Afrique-Équatoriale française (AEF), le Congo français devint le Moyen-Congo en 1903.
Pour évacuer les matières premières, les autorités coloniales autorisèrent en juillet 1914 la construction de la voie du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) et de deux ports : Brazzaville, sur le fleuve Congo, et, sur l’Atlantique, Pointe-Noire, qui fut préféré à Libreville et Loango pour son vaste plan d’eau, la profondeur et la configuration de sa baie (permettant d’y bâtir une digue). Les chantiers furent lancés en 1921, supervisés par le gouverneur général Victor Augagneur puis par son successeur, Raphaël Antonetti.
Indépendance
Le 11 mai 1922 est publié le décret portant création de la commune de Pointe-Noire. Son premier plan directeur est élaboré en 1924, sur une base de 5 000 habitants. L’inauguration du chemin de fer, en 1934, et celle du port, en 1939, accélèrent son essor. Pointe-Noire devient la capitale du Moyen-Congo (Brazzaville étant celle de l’AEF), puis de la République autonome du Congo jusqu’en 1959, date à laquelle Brazzaville lui succède.
À l’indépendance, Pointe-Noire, qui gardera sa position de capitale économique, comptait déjà plus de 70 000 habitants. La ville connut une nouvelle phase de croissance économique et démographique pendant les années 1970 et 1980, liée à la découverte et au début de l’exploitation de gisements de pétrole et de potasse. Les crises qui ont secoué le pays de 1992 à 1999 ont quant à elles provoqué une nouvelle migration vers la ville océane, épargnée par les turbulences.
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Pointe-Noire : identités plurielles
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