États-Unis : Ben Laden refait surface

Aux États-Unis, les révélations sur la mort du chef d’Al-Qaïda se multiplient. Bon argument électoral pour le président sortant, Barack Obama.

Oussama Ben Laden est mort dans la nuit du 1er au 2 mai 2011. © AFP

Oussama Ben Laden est mort dans la nuit du 1er au 2 mai 2011. © AFP

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Publié le 13 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Un an après la mort de Ben Laden, l’académie militaire américaine de West Point a commencé de publier sur son site des documents saisis lors du raid contre la villa d’Abbottabad (Pakistan) qui servait de repaire au chef d’Al-Qaïda. En avant-première, John Brennan, un conseiller du président Obama, avait décrit un Ben Laden « inquiet » de voir son organisation subir « catastrophe sur catastrophe ». Constatant que les bombardements des drones américains dans les zones tribales pakistanaises le privaient de ses combattants les plus expérimentés, le Saoudien aurait exhorté ces derniers à fuir. Son moral était si bas qu’il songeait à… débaptiser Al-Qaïda !

D’autres révélations devraient suivre avec la publication d’un volumineux rapport (5 000 pages) de la commission sénatoriale du renseignement, qui a elle-même compulsé 6 millions de pages d’archives de la CIA. Deux des sénateurs associés à ce travail ont promis « des informations détaillées » sur les techniques d’interrogatoire utilisées pour débusquer Ben Laden, et démenti le recours aux méthodes musclées de l’ère Bush, comme la simulation de noyade.

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De l’avis des spécialistes, la mort de Ben Laden a porté un coup terrible à Al-Qaïda, dont les filiales, du Yémen au Sahel, en passant par la Somalie, connaissent depuis des fortunes diverses. Ayman al-Zawahiri étant loin d’avoir le charisme de son prédécesseur, la crainte grandit de voir surgir des « loups solitaires » qui, à l’instar d’un Mohamed Merah en France, se radicalisent dans leur coin et agissent en toute autonomie.

Errements

Al-Qaïda affaiblie et son chef éliminé n’en restent pas moins un superbe argument électoral. « Non seulement nous sommes parvenus à expulser Al-Qaïda d’Afghanistan mais nous sommes parvenus à décimer ses rangs et à traduire Ben Laden en justice [sic] », a ainsi déclaré Obama lors de son déplacement à Kaboul, qui a éclipsé la visite que Mitt Romney, son adversaire républicain, projetait dans une caserne de pompiers new-yorkaise, en première ligne lors des attentats du 11 Septembre.

Face à un président qui se prévaut d’avoir mis fin à une guerre impopulaire, Romney peine à faire oublier ses errements. En 2007, il avait estimé « que cela ne valait pas la peine de remuer ciel et terre et des millions de dollars pour attraper une seule personne »… avant de féliciter Obama pour le succès du raid d’Abbottabad. 

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