Industrie pharmaceutique : William Kouadio-Tiacoh prend soin du continent
Directeur général de la zone Afrique centrale chez Sanofi, le pharmacien franco-ivoirien William Kouadio-Tiacoh décline la stratégie du géant français dans douze pays.
Éradiquer la maladie du sommeil d’ici à 2020. L’objectif réunit le groupe pharmaceutique Sanofi et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et doit déboucher sur l’élaboration d’un vaccin. L’une des premières phases s’est déroulée au Tchad en avril, via une mission de dépistage de porteurs du parasite.
Patron depuis 2010 de la zone Afrique centrale de Sanofi (Cameroun, Congo, Gabon, RD Congo, Madagascar, Tchad, Djibouti, Burundi, Rwanda, Centrafrique, Comores et Guinée équatoriale), William Kouadio-Tiacoh est concerné au premier chef par ce combat : la maladie frappe – outre le Tchad – le Cameroun, le Gabon et la RD Congo. La filiale qu’il préside réalise un chiffre d’affaires de 37 millions d’euros, dont 29 millions dans le secteur privé.
Installé à Douala, ce Franco-Ivoirien de 42 ans met aussi en place, avec son équipe d’une centaine de personnes, la nouvelle stratégie du groupe sur le continent, lancée en 2011 pour cinq ans. Elle consiste, en menant des études cliniques avec l’appui de chercheurs locaux, à améliorer l’accès aux médicaments et à adapter l’offre. Comme la demande est différente, il est impossible de fournir le marché uniquement avec les produits classiques de Sanofi (antipaludiques, antiparasitaires, antibiotiques, anti-inflammatoires…), qui est aussi l’un des principaux fabricants mondiaux de vaccins (vingt maladies infectieuses traitées). Il développe donc depuis janvier un portefeuille de génériques à prix différenciés. Outre les maladies infectieuses (paludisme, sida, tuberculose), ce projet, qui s’étend jusqu’en 2015, cible les maladies non transmissibles telles que l’hypertension et le diabète, devenus des fléaux sur le continent.
Carrière
Pharmacien de formation, William Kouadio-Tiacoh a rejoint Sanofi en 1997, après des études de commerce à Nantes. Entré en tant que stagiaire, il a fait toute sa carrière au sein du groupe entre la France et le continent. En 2007, il prend en Afrique du Sud la tête de la direction marketing et business support pour la zone « Central East Africa », qui regroupait alors l’Afrique centrale et les pays anglophones hors Afrique du Sud. Lorsque cette division éclate, en 2010, il hérite de la partie francophone, qu’il dirige toujours. « À la fin des années 1990, la plupart des laboratoires s’étaient désinvestis de l’Afrique, à l’inverse de Sanofi et d’Aventis », explique-t-il. Bon diagnostic.
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