Football : combines à l’italienne

Trois affaires de matchs de foot truqués en trente-deux ans en Italie, ça commence à faire beaucoup !

Antonio Conte, l’entraîneur de la Juventus de Turin, mis en cause à son tour le 20 avril. © AFP

Antonio Conte, l’entraîneur de la Juventus de Turin, mis en cause à son tour le 20 avril. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 7 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

L’Italie est une grande puissance du football européen. Hélas, elle est aussi la championne toutes catégories des affaires de paris truqués. En 1980, il y eut le scandale du Totonero. Puis, en 2006, celui du Calciopoli. Un nouveau séisme s’est déclenché l’an dernier. Au fil des mois, il prend une ampleur que personne n’aurait osé imaginer.

Son épicentre se trouve à Crémone, en Lombardie, où, le 1er juin 2011, le parquet a fait procéder aux premières interpellations. Six mois plus tôt, l’avocat du club local (qui joue en Série C, l’équivalent de la troisième division) avait déposé une plainte après que cinq joueurs eurent été drogués aux anxiolytiques avant un match de championnat face à Paganese. L’enquête révélera que l’auteur de ce forfait était… le propre gardien de Crémone. Au total, dix-huit matchs pourraient avoir été arrangés. Seize personnes impliquées dans ce réseau de paris truqués se trouvent actuellement en détention. Parmi elles, Giuseppe Signori, un ancien international réputé pour son amour du jeu, et Cristiano Doni, le capitaine de l’Atalanta Bergame, qui jouait à l’époque en Série B.

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L’ombre de la camorra

Le 6 juin, le parquet de Naples a lui aussi ouvert une enquête sur des présomptions de blanchiment d’argent opéré par la Camorra, la mafia locale, via les paris sportifs. Il a été imité, le 1er décembre, par celui de Bari, dans les Pouilles, où quatre matchs du club local, relégué depuis en Série B, pourraient avoir été truqués. Plusieurs joueurs sont soupçonnés d’avoir été approchés par des membres du crime organisé…

Les interrogatoires ont permis de mettre en évidence le rôle du Macédonien Hristian Ilievski, aujourd’hui en fuite : c’est l’un des principaux protagonistes du scandale. À en croire ce dernier, les joueurs corrompus – une trentaine au total – pariaient via des bookmakers installés en Asie. Les aveux des repentis (notamment Doni) ont permis à la justice italienne de pénaliser l’Atalanta Bergame de six points en championnat. Et, surtout, d’allonger la liste des interpellations. Le 2 avril, Andrea Masiello, un défenseur de Bari, a avoué après son arrestation avoir touché 50 000 euros pour favoriser la défaite de son équipe face à Lecce, en mai 2011. Il ne serait pas le seul joueur de son équipe à être mouillé…

Quant à Antonio Conte, l’entraîneur de la Juventus de Turin (Série A), il a été mis en cause, ce 20 avril, par Filippo Carobbio, un de ses anciens joueurs à Sienne. Selon ce dernier, Conte était informé que la rencontre Novare-Sienne du 1er mai 2011 (2-2) avait été arrangée. Déjà assurée d’accéder à la Série A, Sienne avait été rejointe en fin de saison par Novare…

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D’autres révélations sont attendues. 

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