France – Présidentielle 2012 : Najat Vallaud-Belkacem la conquérante

De passage à Jeune Afrique, la Franco-Marocaine Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du candidat socialiste, nous l’a confié : elle refuse le rôle d’icône de la diversité.

Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de François Hollande. © AFP

Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de François Hollande. © AFP

Publié le 4 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Porte-parole de François Hollande, la Franco-Marocaine Najat Vallaud-Belkacem (34 ans) avait déjà été celle de Ségolène Royal en 2007. « Ce sont politiquement des moments très différents, explique la secrétaire nationale du Parti socialiste chargée des questions de société. Nous ne sommes plus dans une demande de rupture, mais de changement. »

Bien qu’elle le côtoie depuis longtemps, elle ne connaissait pas intimement le candidat socialiste – « un bon orateur et un homme plein d’humour », juge-t-elle. Mais quand celui-ci lui a demandé d’intégrer son équipe de campagne, elle a accepté « avec plaisir ». Fière de sa double nationalité, elle ne veut pas être perçue comme celle qui permet à Hollande de s’adresser aux Français issus de l’immigration. S’il est entendu, c’est, dit-elle, grâce à son discours valorisant la diversité du pays. Un pays qui, depuis quelques années, a sans doute un peu trop tendance à se replier sur lui-même…

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Fille d’ouvrier

Née dans le Rif marocain, Najat est arrivée en France à l’âge de 4 ans. Son père était ouvrier dans la Somme. Deuxième d’une fratrie de sept, elle est une enfant rêveuse et férue de lecture. Son roman préféré ? Belle du Seigneur, d’Albert Cohen. À la maison, on ne parle pas de politique, ses parents n’ayant pas le droit de vote. Sa soeur aînée, aujourd’hui avocate, sera la première à connaître les bienfaits de « l’école républicaine ». Élève brillante, Najat intègre Sciences-Po Paris après trois années de droit. Elle y rencontre son futur mari – le couple a des jumeaux de 3 ans – et Caroline Collomb, l’épouse du maire socialiste de Lyon.

En 2003, elle devient chargée de mission auprès de ce dernier. Un an auparavant, après la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de la présidentielle, elle avait pris sa carte du PS. Elle est aujourd’hui candidate aux législatives dans la 4e circonscription du Rhône, adjointe au maire de Lyon et conseillère générale. Quand on lui parle d’un éventuel ministère, elle s’empresse de botter en touche et assure se concentrer « uniquement sur les législatives ». Bref, cette conquérante est tout sauf une nouvelle icône de la diversité. Elle n’hésite d’ailleurs pas à railler les « stars déchues de la droite » dépourvues de « la légitimité que l’on acquiert quand on se construit soi-même ».

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