Au Mali, un responsable prédit la reprise des hostilités à Kidal

La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a dénoncé dimanche 12 février les propos d’un responsable soutenant la junte au pouvoir et prédisant la reprise prochaine des hostilités dans le Nord.

Un combattant du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le 28 août 2022 à Kidal. © SOULEYMANE AG ANARA / AFP

Publié le 12 février 2023 Lecture : 1 minute.

Dans une vidéo publiée vendredi sur Facebook, Amadou Albert Maïga, membre du Conseil national de la transition (CNT) qui tient lieu d’organe législatif, déclare que l’armée malienne va bientôt engager les opérations pour reprendre le contrôle de Kidal (Nord).

« Déclaration va-t-en-guerre »

La CMA prend cette déclaration « au sérieux », a dit sur les réseaux sociaux l’un de ses porte-parole, Mohamed Elmaouloud Ramadane. « Nous condamnons cette déclaration va-t-en-guerre d’un responsable de l’une des premières institutions » du pays, et « nous prenons la communauté internationale à témoin de tels agissements », a-t-il dit.

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Kidal, à plus de 24 heures de route de la capitale Bamako, est sous le contrôle de la CMA, coalition de groupes indépendantistes ou autonomistes qui ont pris part à la rébellion avant de signer un accord de paix en 2015. L’insoumission de Kidal, enjeu majeur de souveraineté, reste un motif d’irritation à Bamako, y compris pour les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020.

Tensions entre la CMA et Bamako

« La guerre est inévitable à Kidal », dit Amadou Albert Maïga, personnalité médiatique et soutien de la junte. « Très bientôt, nous rentrerons dans la guerre de libération de Kidal afin de couper la tête du serpent », ajoute-t-il dans une apparente référence à la France, dont la junte a poussé les soldats vers la sortie en 2022 avant de se tourner politiquement et militairement vers la Russie.

Les propos d’Amadou Albert Maïga surviennent dans une période de tension entre la CMA et Bamako, et d’inquiétude pour l’accord de paix de 2015. La CMA a suspendu en décembre sa participation aux mécanismes de mise en œuvre de l’accord.

Amadou Albert Maïga reprend l’accusation persistante selon laquelle la France a permis à la CMA de s’assurer le contrôle de Kidal. Il affirme que même après le départ de ses soldats, elle continue à soutenir les groupes qui composent la CMA et qui viennent d’annoncer leur fusion. « Ces groupuscules sont à la solde d’un autre pays qui les incite à s’attaquer au Mali », dit-il.

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(Avec AFP)

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