Gabon – Cyclisme : la Tropicale Amissa Bongo entre suspense, sprint et sponsors

La Tropicale Amissa Bongo s’impose comme la course la mieux cotée et dotée du continent. Si l’épreuve a un coût pour le Gabon, le pays en retire un beau bénéfice en termes d’image.

L’Érythréen Merom Russom, maillot jaune lors de la deuxième étape de la course gabonaise. © Patrick Fort/ AFP

L’Érythréen Merom Russom, maillot jaune lors de la deuxième étape de la course gabonaise. © Patrick Fort/ AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 4 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Un hélicoptère survolant le peloton, des transferts en avion pour traverser le pays en quelques heures, un pôle d’experts et de techniciens français ayant l’expérience du Tour de France…Lors de sa 7e édition, du 24 au 29 avril, la Tropicale Amissa Bongo a confirmé son statut de course cycliste la mieux dotée du continent. Au point de séduire Thomas Voeckler, célèbre dans l’Hexagone pour avoir porté le maillot jaune de leader à dix reprises lors de la dernière Grande Boucle. Pour la seconde fois (il avait déjà participé en 2010), le coureur français est venu avaler le bitume gabonais avec son équipe, Europcar, l’une des cinq formations professionnelles au départ de l’épreuve africaine la mieux cotée par l’Union cycliste internationale.

Une telle débauche de moyens, évidemment, a un coût sur lequel aucun autre pays du continent ne s’aligne : près de 1 milliard de F CFA (1,5 million d’euros). L’essentiel de ce budget provient des caisses de l’État : 500 millions de F CFA cette année. Quelque 400 millions de F CFA sont apportés par les sponsors – des sociétés parapubliques en majorité. « Les recettes de marketing ont atteint un montant record cette année », se félicite toutefois Benjamin Burlot, coordinateur général de l’épreuve.

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Une aubaine pour les grands hôtels de Libreville

En l’absence de Gabon Airlines, transporteur officiel de la compétition jusqu’à sa faillite l’année dernière, les principaux bénéficiaires locaux de cette manne sont les plus confortables hôtels de Libreville, Franceville et Lambaréné (les trois villes étapes de cette année, en attendant peut-être Port-Gentil en 2013), qui peinaient à faire le plein depuis la Coupe d’Afrique des nations de janvier et février : la caravane du tour leur a amené, sur un plateau, ses cinq cents invités.

Les coureurs sont eux aussi choyés par l’organisation : les prix, offerts par la Fondation Albertine Amissa Bongo Ondimba, représentent un total de 87 millions de F CFA, dont 14 millions réservés aux sportifs africains. Autres bénéficiaires, les diffuseurs (Canal+ et TV5 Monde), à qui les images sont gracieusement mises à disposition : l’organisation a fait le choix de ne pas réclamer de droits de télévision pour maximiser la notoriété de l’événement. Car c’est dans ce domaine que Libreville, soucieux de promouvoir l’écotourisme, tente de rentrer dans ses frais. L’image, dans les médias français, d’un Thomas Voeckler serpentant sous la canopée gabonaise vaut son pesant d’or. 

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