Afrique francophone : le cabinet Deloitte en mode emploi
Le cabinet d’audit et de conseil français veut recruter 500 consultants et auditeurs en Afrique francophone. Il s’agit de couvrir 30 pays de la zone et d’y réaliser un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros d’ici à quatre ans.
L’engouement est net. Depuis l’automne dernier, chaque mois, quelque 500 CV de candidats pour des postes en Afrique parviennent au service des ressources humaines chez Deloitte France. « Grâce à notre communication et aux événements que nous organisons, nous avons gagné en visibilité », note Sarah Vivier, responsable des ressources humaines pour l’Afrique francophone. Si le groupe est implanté sur le continent depuis une trentaine d’années, il y renforce sa position depuis 2010.
« L’Afrique est devenue une zone de développement prioritaire pour Deloitte. Cette stratégie s’explique par l’accélération de la croissance du continent, laquelle suscite un intérêt de plus en plus marqué des grands groupes internationaux, explique Alain Penanguer, associé responsable du cluster Afrique chez Deloitte France. Depuis la France, nous coordonnons le déploiement de nos expertises pour accompagner les acteurs mondiaux sur le continent et contribuer activement à l’émergence de grands groupes panafricains. »
Il est prévu de recruter 500 consultants et auditeurs dans les quatre ans, afin d’atteindre le seuil de 1 000 collaborateurs fin 2015 pour la seule Afrique francophone.
Face à des besoins croissants, il est prévu de recruter 500 consultants et auditeurs dans les quatre ans, afin d’atteindre le seuil de 1 000 collaborateurs fin 2015 pour la seule Afrique francophone, une zone où le chiffre d’affaires pourrait alors passer de 30 millions à 50 millions d’euros. À terme, 30 pays francophones (contre 13 aujourd’hui) seront couverts sur le continent, ce qui n’impliquera pas nécessairement une implantation locale. « Nous envisageons pour l’instant l’ouverture de bureaux en RDC et en Guinée », précise Alain Penanguer.
Côté besoins, des tendances se confirment. Pour le conseil stratégique, l’Afrique de l’Ouest est « en avance », constate Sarah Vivier. « Le milieu bancaire, qui y est très représenté, constitue l’une de nos grosses clientèles. Les sociétés nous sollicitent aussi de plus en plus pour le conseil en ressources humaines. Il s’agit d’attirer et de retenir les talents, d’optimiser la gestion du capital humain. Il y a de plus en plus de demandes au Gabon et en Côte d’Ivoire, du fait de l’effet postcrise. »
De l’expérience demandée
Pour satisfaire la demande africaine, Deloitte recherche avant tout des "business développeurs".
Pour satisfaire la demande africaine, Deloitte recherche avant tout des « business développeurs ». Principalement des jeunes diplômés d’écoles de commerce ou des meilleures universités, avec si possible un lien avec le continent. Car, au moment du recrutement, « on privilégiera ceux qui ont déjà une expérience de l’Afrique, sans tomber dans la discrimination positive », indique Sarah Vivier. Sont également recherchées des personnes plus expérimentées pour diriger les bureaux africains, « sachant motiver les équipes et développer un portefeuille de clients, ce qui nécessite d’avoir cumulé au moins six ans d’expérience, principalement en cabinet. Des profils plus difficiles à trouver », concède-t-elle. D’où le recours à trois cabinets de recrutement (que le groupe ne souhaite pas nommer) pour épauler le cluster dans sa démarche.
Pour faire le plein de collaborateurs, Deloitte s’appuie sur des canaux classiques – forums spécialisés, réseaux d’anciens, conférences et cooptation – et d’autres moins conventionnels, comme le recours au speed dating, des entretiens de vingt minutes par webcam interposée. Autre outil « maison » : l’Africa D-Day. Celui-ci aura lieu au siège parisien, le 10 mai, dans le but de déceler une partie des futures recrues que Deloitte compte envoyer sur le continent dans les années à venir. Parmi les postulants, 50 candidats seront présélectionnés et reçus. Il s’agira notamment de leur exposer les opportunités, de leur faire passer les procédures de recrutement classiques et de les faire bénéficier de retours d’expériences de collaborateurs. Sarah Vivier est formelle : « Il n’y a pas d’engagement sur l’effectif retenu, mais les besoins sont là. »
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