RDC : Kinshasa dans l’oeil de la caméra avec « Viva Riva ! »
Avec « Viva Riva ! », le jeune réalisateur congolais Djo Tunda wa Munga signe un film noir et torride sur la capitale. Sorti en France le 18 avril, il a enchanté la critique.
Autant retenir son nom dès maintenant : Djo Tunda wa Munga. Son fait d’arme ? Avoir sorti la RDC de sa léthargie cinématographique. Et être entré dans le cercle très fermé des réalisateurs bancables du continent. Son premier long-métrage, Viva Riva !, sorti en France le 18 avril, suscite déjà l’engouement.
Mi-polar, mi-satire sociale, il use de tous les ressorts du film noir : un flambeur beau gosse – Riva – rentré d’Angola avec une cargaison d’essence volée, un gangster lancé à sa recherche et une plantureuse créature, dont Riva tombe amoureux, maquée avec le caïd de la cité. Le tout dans la ville de Kinshasa, sale, moite, mais vivante et remuante.
Djo Munga filme Kin comme il la redécouvre en 1999, à son retour au pays. Né dans la capitale congolaise en 1972, il est expédié dans un pensionnat belge à 9 ans, comme de nombreux enfants de la bourgeoisie. Le plongeon dans le marasme, il le vit par ricochet, lorsque la monnaie nationale est dépréciée et que l’argent de poche se fait rare. Diplômé de l’Institut national supérieur des arts du spectacle (Insas) de Bruxelles, il est producteur sur des documentaires et des fictions avant de se lancer. « En 2003, quand j’ai montré mon scénario, personne ne voulait s’engager », se souvient-il. Le Congo ? Trop dangereux ! « Mais il était hors de question de le faire ailleurs », explique-t-il. Toute l’histoire s’appuie sur cette ville géante de plus de 10 millions d’habitants. Le Congo ? Trop cher aussi ! « C’est bien le drame des pays pauvres. Il faut faire venir tout le matériel de l’extérieur. » Près d’un quart du budget du film (1,8 million d’euros) a été englouti par la logistique. Sélectionné pour le Festival de Toronto en 2010, Viva Riva ! a enchaîné les succès : meilleur film africain aux MTV Movie Awards en 2011, six fois primé aux African Movie Academy Awards la même année… Mais c’est l’enthousiasme du public que Djo Munga préfère.
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