Maroc – Algérie : Boualem Kadi, recruté par l’Afrique
Boualem Kadi, Français d’origine algérienne, a été choisi par Michael Page Africa pour diriger son bureau de Casablanca au Maroc. Un poste qu’il occupe depuis juillet dernier.
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Ce Français d’origine algérienne est épaulé par trois consultants. © Hassan Ouazzani pour J.A.
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Emploi et formation : réseaux sociaux, coworking… tout sur les innovations
« Il faut suivre ton pain là où il t’emmène. » Né à Saint-Étienne (France), formé au Royaume-Uni et directeur du bureau marocain de Michael Page depuis juillet dernier, Boualem Kadi médite volontiers l’adage de son père. Installé avec son équipe au seizième étage de la tour ouest du Twin Center, en plein coeur de Casablanca, le jeune quadra, déjà épaulé par trois consultants, ne cache pas ses ambitions. « Notre objectif est de devenir numéro un du marché marocain, comme dans chaque pays où Michael Page s’installe. En 2013, j’aurai avec moi dix consultants », précise-t-il.
Premier cabinet de recrutement de stature internationale à s’implanter dans le pays, Michael Page devra pour cela s’imposer face à la concurrence des acteurs locaux comme LMS Recrutement, Diorh ou encore IBB Management. Une compétition qui devrait encore gagner en intensité avec l’arrivée prévisible d’autres grands cabinets.
« Notre présence est la preuve de la maturité du marché. De plus en plus d’entreprises marocaines recrutent leurs cadres à partir de critères objectifs [en dehors des réseaux et non plus en fonction d’une origine sociale supposée, NDLR]. Être basé de manière permanente au Maroc va nous permettre de ne pas nous limiter à quelques opportunités », explique Boualem Kadi, qui regrette encore que son cabinet ait raté l’implantation de Renault à Tanger. Reste que le Maroc est déjà un marché clé pour Michael Page Africa, qui y réalise 20 % de son chiffre d’affaires. Un succès auquel Boualem Kadi n’est pas étranger.
"Mon premier voyage à Alger, je l’ai fait pour Michael Page"
Élevé par un père ouvrier et une mère au foyer, c’est pourtant en tournant le dos à la Méditerranée que le jeune Boualem s’est construit. « Il y avait avec l’Afrique une certaine distance. Mon premier voyage à Alger, je l’ai fait pour Michael Page », se rappelle-t-il. Après un diplôme universitaire de technologie obtenu à Saint-Étienne, il poursuit ses études à Leeds (Royaume-Uni), où il obtient un bachelor (bac+3) en administration des affaires. De retour dans sa région d’origine, Boualem Kadi s’imagine alors commercial. Mais au début des années 1990, l’économie française est en crise. Faute d’autre option, il accepte un job « alimentaire » de formateur. Le jeune homme se prend au jeu. Il restera sept ans au sein des Maisons familiales rurales, qui viennent en aide à des adolescents en échec scolaire. D’autres projets le mènent ensuite en Bretagne, puis en Irlande.
Sa carrière de recruteur démarre au milieu des années 2000. Arrivé à Paris pour créer son entreprise, Boualem Kadi décroche au culot une mission pour l’assureur AXA, qui souffre d’une pénurie de manageurs commerciaux. L’expérience est concluante et il devient un prestataire régulier. « Entrepreneur, je travaillais de chez moi et, à l’occasion, louais un bureau sur les Champs-Élysées », se souvient-il. Au bout de trois ans, il se lasse de son statut d’indépendant… au moment même où Paul Mercier, alors directeur du développement de Michael Page France, réfléchit à la création d’un département dévolu à l’Afrique.
Grâce à son réseau, Boualem Kadi obtient un entretien et parvient, en dépit de son cursus atypique, à convaincre son interlocuteur. « Pour la première fois, être d’origine algérienne était un atout. En intégrant Michael Page, je passais de la deuxième division à la Ligue des champions ! » s’amuse-t-il.
Rapidement, l’homme gagne ses premiers galons et prend la direction d’une quinzaine de collaborateurs pour chapeauter les secteurs des télécoms, des biens de consommation, de la santé et de la finance. Progressivement, il fait de l’Afrique du Nord l’un de ses territoires de prédilection et devient le candidat naturel pour l’ouverture du bureau de Casablanca. Mettre ce projet sur les bons rails devrait lui prendre au moins trois ans, avant que, sans doute, son « pain » le mène vers d’autres horizons.
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