Les opposants au projet de TotalEnergies en Afrique du Sud veulent faire pression en Europe

Accompagnés de pêcheurs sud-africains, des militants écologistes tentent de convaincre les dirigeants européens et leur opinion publique que le nouveau projet du géant français de l’énergie comporte de lourds risques environnementaux.

© Damien Glez

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Publié le 19 février 2023 Lecture : 2 minutes.

Depuis le 5 septembre et le dépôt d’une demande de licence pour développer deux blocs gaziers au large de la côte méridionale d’Afrique du Sud, le fournisseur TotalEnergies est confronté à une opposition qui ne tarit pas, malgré la bienveillance des autorités sud-africaines. Dénonçant la mise en danger d’une zone de grande biodiversité essentielle pour la faune et l’industrie du tourisme – dans la baie de Mossel, dans le sud du pays –, les militants écologistes se sont adjoints les témoignages des communautés de pêcheurs.

Après une pétition internationale lancée le 17 octobre, c’est maintenant en Europe que les opposants au projet d’extraction de gaz entendent porter l’estocade, en mobilisant l’opinion publique et les décideurs de l’hémisphère nord…

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Aux côtés de l’association de défense des milieux marins Bloom et de l’organisation sud-africaine The Green Connection, les pêcheurs artisanaux sud-africains hurlent à une « amplification de la crise climatique » qui pourrait tout bonnement mettre fin à une profession ancestrale. Si la licence était accordée à TotalEnergies – pour un investissement d’environ 3 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros) et des réserves estimées à plus de 1 milliard de barils d’équivalent pétrole –, il faudrait s’attendre à des forages à 1 700 mètres de profondeur, des puits sources de fuites potentielles sur la route de migration des grands cétacés comme les baleines et les orques.

Charbon et « greenwashing »

Les militants mettent tout autant à l’index les industriels des énergies non renouvelables que les politiciens sud-africains. Alors que le réseau électrique national est au bord du gouffre et que l’Afrique du Sud tire encore 80 % de son électricité du charbon, au grand dam des défenseurs de l’environnement, le ministre sud-africain des Ressources minérales et de l’Énergie, Gwede Mantashe, considère le nouveau projet de TotalEnergies comme une opportunité de diversifier le mix électrique vers une « transition durable ». Et les ONG environnementales de hurler au « greenwashing », le gaz n’étant pas, même s’il est moins polluant que le charbon, une énergie de transition.

Le président-directeur général de la compagnie pétrolière française, Patrick Pouyanné, souligne, lui, que « TotalEnergies EP South Africa a d’ores et déjà réduit volontairement le périmètre de la demande de licence en excluant la zone actuellement classée par les autorités sud-africaines comme zone maritime protégée ». Confiant, il attend qu’une étude d’impact environnemental et sociétal (EIES) permette de préciser les impacts économiques, sociaux et environnementaux du projet. Le bras de fer continue.

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