Amira Bouraoui : « Le jour où je suis devenue une affaire d’État »

Condamnée et interdite de sortie du territoire en Algérie, la militante franco-algérienne a réussi à rejoindre la France début février, après un passage par la Tunisie, provoquant une crise diplomatique entre Paris et Alger qui, plus d’un mois plus tard, empoisonne encore les relations entre les deux pays. Elle raconte son périple.

La militante franco-algérienne Amira Bouraoui a quitté son pays en passant par la Tunisie grâce au passeport de sa mère, avant de bénéficier de la protection diplomatique française. © RYAD KRAMDI/AFP

FARID-ALILAT_2024

Publié le 13 mars 2023 Lecture : 3 minutes.

C’est l’incarcération, le 29 décembre 2022, d’El Kadi Ihsane, journaliste et directeur de Radio M et du site Maghreb Emergent, qui m’a décidée à fuir l’Algérie. Déjà condamnée à deux ans de prison ferme pour « offense à l’islam » et « atteinte à la personne du président de la République », j’étais la prochaine sur la liste. Et je ne voulais absolument pas retourner à la prison de Koléa où j’ai été détenue en juin et juillet 2020. Je ne voulais pas quitter l’Algérie que j’aime tant, mais on m’y a obligée. En août 2021, on m’a refoulée de l’aéroport d’Alger alors que j’allais prendre un vol pour Paris. Un an plus tard, j’ai été empêchée de voyager en raison d’une mesure d’interdiction de sortie du territoire nationale (ISTN).

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