Pascal Canfin : « Notre politique de développement doit soutenir l’innovation en Afrique »

Le forum « Afrique – 100 innovations pour un développement durable », organisé en marge du Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, s’est ouvert le 5 décembre à Paris. Pascal Canfin, le ministre délégué chargé du Développement, qui est à l’origine de ce forum, a répondu aux questions de « Jeune Afrique ».

Pascal Canfin, ministre français chargé du Développement. DR

Pascal Canfin, ministre français chargé du Développement. DR

PhotodeprofilJoelAssoko3 (2)

Publié le 5 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

En marge du Sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique, le forum « Afrique – 100 innovations pour un développement durable » met en avant des innovations inscrites dans le développement durable, portées par des innovateurs africains et déjà mises en place localement. À l’origine de cette initiative, Pascal Canfin, ministre délégué auprès du Ministre des affaires étrangères, chargé du Développement. Rencontre.

Jeune Afrique : Vous attendiez-vous à recevoir autant de candidatures ?

la suite après cette publicité

Pascal Canfin : Jamais un appel à projets pour financer des innovations inscrites dans le développement durable n’avait été réalisé auparavant et je suis assez surpris par le succès de l’initiative. L’appel à projet « 100 innovations pour un développement durable » a été lancé en septembre. En un mois, nous avons reçu 800 dossiers de candidature. Pour une première, c’est une vraie réussite.

Qu’adviendra-t-il des projets présentés durant ce forum ?

L’État français n’est pas outillé pour soutenir les innovations africaines.

D’abord les 100 dossiers qui ont été sélectionnés vont bénéficier d’une reconnaissance officielle par le ministère des Affaires étrangères. Cela va augmenter la visibilité globale de ces projets, mais aussi celle de l’innovation en Afrique. Surtout, ce forum est l’occasion pour les porteurs d’innovations de rencontrer de nouveaux partenaires pour faciliter la diffusion de leurs initiatives.

la suite après cette publicité

Quelles leçons tirez-vous de cette première expérience ?

La qualité des dossiers reçus témoigne de l’inventivité et de la créativité des innovateurs africains. Et ces innovations répondent à des problèmes d’intérêt général, à des besoins très concrets de la vie quotidienne, dans une multitude de champs, qu’il s’agisse de l’habitat ou de l’éducation, du recyclage des matières premières ou de l’énergie. Notre politique de développement doit s’adapter à cette nouvelle donne.

la suite après cette publicité

C’est-à-dire ?

Beaucoup d’entreprises et d’organisations ont apporté leur soutien à ces projets, parmi lesquelles de grands groupes privés comme Orange Labs par exemple [NDLR : division chargée des activités de recherche pour les pays émergents]. Mais l’État français n’est pas outillé aujourd’hui pour soutenir de telles innovations en Afrique. Il est plus facile pour l’AFD [Agence française de développement, ndlr] de financer un projet de 10 millions d’euros que de soutenir une innovation qui coûte 50 000 euros. C’est cela qu’il faut changer.

J’ai d’ailleurs confié une mission sur l’innovation et le développement à Emmanuel Faber [vice-président directeur général délégué de Danone] et à Jay Naidoo [ancien ministre de la Communication du Cabinet de Nelson Mandela et ancien secrétaire général du congrès des syndicats sud-africains, ndlr]. Les conclusions de cette mission sont attendues en janvier.

Lire aussi :

La France soutient l’innovation en Afrique
Orange récompense l’entrepreneuriat social africain
Paris veut relancer ses relations économiques avec l’Afrique

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires