Alexandre Vilgrain : « On parle toujours de rénover le partenariat, mais on ne le définit pas »

À l’occasion du forum pour un nouveau modèle économique de partenariat entre l’Afrique et la France, « Jeune Afrique » a interviewé plusieurs personnalités du monde des affaires franco-africain. Alexandre Vilgrain s’interroge sur la notion de partenariat.

Alexandre Vilgrain, patron du groupe agro-industriel Somdiaa et président du Conseil des investisseurs français en Afrique (Cian). © Pacciani/JA

Alexandre Vilgrain, patron du groupe agro-industriel Somdiaa et président du Conseil des investisseurs français en Afrique (Cian). © Pacciani/JA

Publié le 4 décembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Alexandre Vilgrain, patron du groupe agro-industriel Somdiaa et président du Conseil des investisseurs français en Afrique (Cian), a accepté de répondre aux questions de Jeune Afrique à propos de l’initiative du ministère des Finances.

Jeune Afrique : En quoi peut consister selon vous le nouveau partenariat entre l’Afrique et la France ?

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Alexandre Vilgrain : De quel partenariat parlons-nous ? Il y a d’un côté un continent qui émerge, sur la même longitude que nous, qui parle français, et de l’autre la France, qui a une présence historique. Mais ce qui m’a surpris ce matin, c’est que le discours des ministres est le même qu’il y a 20 ans ; on parle toujours de rénover le partenariat, mais on ne le définit pas. Mais que chacun s’occupe de ses affaires : l’Afrique est aux Africains, la France aux Français. Si l’Etat déploie des ambassadeurs, des missions économiques, c’est une bonne chose, Mais pour le reste, c’est au monde des affaires de le prendre en main.

Faire des affaires en Afrique est-il mieux vu aujourd’hui qu’auparavant ?

La vision des affaires en Afrique ne change pas vraiment. Elle changera seulement quand les politiques changeront ; quand ils arrêteront d’être condescendants en disant « on va changer telle ou telle chose ». C’est pour cela que les gens pensent que cela n’allait pas avant. Parlons de façon décomplexée des choses. N’oublions pas que la corruption existe partout. Quand on parle de kleptocratie en Afrique centrale, qu’on m’explique quelle est la différence avec l’aristocratie de certains pays du Moyen-Orient !

Constatez-vous l’arrivée de beaucoup d’entreprises françaises en Afrique ? Peuvent-elles affronter la concurrence ?

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Oui, ça augmente beaucoup. Nous avons Carrefour, l’Oréal, pour ne citer qu’eux. Danone aussi a de grands projets. Beaucoup d’entreprise viennent. Il y a aussi beaucoup de chinois, de singapouriens, d’américains. Tout le monde dit que nos parts de marché diminuent, mais heureusement pour les Africains ! Il y a des endroits où on était tout seuls !

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