Affaire Amira Bouraoui : le parquet algérien place quatre personnes en détention

Dans le cadre de l’enquête sur « l’exfiltration » du territoire de la militante, le parquet du pôle pénal spécialisé de Constantine a annoncé mardi avoir placé quatre de ses proches en détention provisoire et un cinquième sous contrôle judiciaire.

Amira Bouraoui accueillie à sa sortie de prison, le 2 juillet 2020, près de Tipasa, à l’ouest d’Alger. © RYAD KRAMDI / AFP

Publié le 22 février 2023 Lecture : 2 minutes.

Quatre personnes ont été placées en détention provisoire et une cinquième sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une enquête sur la sortie « illégale » d’Algérie de la militante Amira Bouraoui, au cœur d’un incident diplomatique entre Alger et Paris, a annoncé mardi le parquet. Le parquet du pôle pénal spécialisé de Constantine a indiqué que l’enquête avait été ouverte le 8 février après qu’Amira Bouraoui a « quitté illégalement l’Algérie pour se rendre en Tunisie alors qu’elle était sous interdiction de quitter le territoire ».

Franco-algérienne, Amira Bouraoui s’est fait connaître en 2014 par son engagement dans le mouvement Barakat contre le quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, avant de s’engager dans le mouvement de protestation Hirak. Condamnée en juin 2020 à un an de prison avant de bénéficier d’une remise en liberté provisoire en juillet, cette médecin de formation âgée de 46 ans avait été arrêtée le 3 février en Tunisie d’où elle risquait d’être expulsée vers l’Algérie. Elle avait finalement pu embarquer le 6 février sur un vol à destination de la France.

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« Réseau criminel »

Alger a jugé qu’il s’agissait d’une « exfiltration illégale » menée à l’aide des personnels diplomatiques et sécuritaires français, et a rappelé son ambassadeur à Paris pour consultations. Selon le parquet, « l’enquête a démontré que la concernée a quitté le territoire illégalement et de manière planifiée avec l’aide d’un réseau criminel d’immigration clandestine ». Et ce réseau « est constitué d’un chauffeur de taxi clandestin, un employé au poste frontière ainsi que d’autres personnes, avec la complicité d’un journaliste, d’un de ses proches et de sa mère ».

Dimanche, les « cinq suspects ont été déférés devant le parquet. Ils sont poursuivis pour constitution d’une association de malfaiteurs, sortie illégale du territoire national, organisation d’immigration clandestine par un réseau criminel organisé », précise la même source.

Lundi, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) avait annoncé que la mère de la militante, âgée de 71 ans, avait été placée sous contrôle judiciaire. Le même tribunal avait, selon le CNLD, émis un mandat de dépôt contre le journaliste Mustapha Bendjama, arrêté le 8 février, et un cousin d’Amira Bouraoui, Yacine Bentayeb. Arrêté le 14 février, Raouf Farrah, analyste auprès de l’organisation l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC), a également été écroué, toujours selon le CNLD.

(Avec l’AFP)

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