L’Afrique du Sud défend ses exercices navals avec la Russie
L’armée sud-africaine a justifié sa décision d’accueillir des exercices conjoints avec les marines russe et chinoise. Controversés, ils ont commencé ce mercredi 22 février – peu avant le premier anniversaire de l’invasion russe en Ukraine – et inquiètent les Occidentaux.
« Il y a une différence entre le militaire et le politique », a déclaré le général Siphiwe Sangweni, responsable des opérations conjointes au sein des forces armées sud-africaines, lors d’une conférence de presse au port de Richards Bay. L’armée est « guidée par le gouvernement » mais doit aussi apprendre de nouvelles compétences auprès d’autres armées pour protéger le pays et contribuer aux missions internationales de maintien de la paix, a-t-il expliqué. Ainsi l’armée sud-africaine a-t-elle défendu sa décision d’accueillir des exercices navals controversés avec la Russie et la Chine, qui ont commencé le mercredi 22 février.
Coopération et coordination
« D’autres pays auront certes une autre approche que nous » de ces exercices conjoints avec Moscou et Pékin mais « chaque pays est souverain et a le droit de gérer les choses comme il considère qu’elles doivent l’être », a souligné le général Siphiwe Sangweni. « La coopération et la coordination avec toutes les autres armées est quelque chose de très important pour nous », a-t-il ajouté.
L’Afrique du Sud a annoncé le mois dernier l’organisation de ces exercices « dans le but de partager des compétences et des connaissances opérationnelles », en précisant que la Russie en était le pays pilote.
Les opérations, qui impliquent plus de 350 militaires sud-africains, doivent se poursuivre pendant plusieurs jours au large de Durban (sud-est), plus grand port d’Afrique australe sur l’océan Indien, et de Richards Bay, à quelque 180 km plus au nord. Une frégate militaire russe équipée de missiles hypersoniques Zircon et un navire de guerre chinois doivent notamment y participer.
Pas de tirs de missile hypersonique
Dans un communiqué publié mercredi, l’armée russe a affirmé que la frégate russe sera utilisée dans le cadre d’un exercice visant à lutter contre les menaces à la sécurité en mer. Il y aura des manœuvres des navires des trois pays simulant la libération d’un navire capturé par des pirates et « des tirs d’artillerie », qui n’incluront pas de tirs de missile hypersonique, a précisé Oleg Gladkiy, le commandant de la marine russe.
Un communiqué conjoint lu par un responsable sud-africain a lui aussi indiqué qu’aucun missile ne serait tiré depuis la frégate russe lors de ces exercices. Le Brésil participe en tant qu’observateur à ce deuxième exercice de ce type impliquant l’Afrique du Sud, la Chine et la Russie.
Ces opérations conjointes suscitent l’inquiétude des États-Unis et de l’Union européenne (UE), qui les jugent particulièrement inappropriées à quelques jours du premier anniversaire de l’invasion russe en Ukraine.
L’Afrique du Sud a affirmé adopter une position neutre depuis le début de cette invasion, lancée le 24 février dernier, refusant de se joindre aux appels occidentaux à condamner Moscou et disant préférer le dialogue pour mettre fin à la guerre.
(avec AFP)
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