Algérie : portrait-robot d’un juge très ordinaire

Son rôle va être crucial lors des prochaines élections. Portrait-robot du magistrat algérien type.

La justice algérienne continue d’être soupçonnée de connivence avec le pouvoir. © DR

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Publié le 18 avril 2012 Lecture : 1 minute.

Des élections pour changer l’Algérie ?
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Des élections pour changer l’Algérie ?

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Tout magistrat algérien est titulaire d’une licence, obtenue dans l’une des dix facultés de droit du pays, et diplômé de la seule École supérieure de la magistrature (ESM), située à Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger, à quelques mètres du siège de la Cour suprême. À fonction prestigieuse, nombreux candidats. Chaque année, 3 000 personnes se présentent au concours de l’ESM, pour 400 places pédagogiques.

Plutôt arabophone (les facultés de droit et l’ESM délivrent une formation dans la langue du Coran exclusivement), le magistrat algérien bénéficie régulièrement de cycles de perfectionnement et, depuis quelques années, de spécialisations, notamment en matière d’affaires financières et de blanchiment d’argent, grâce aux coopérations française et américaine.

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Un juge débutant touche près de 120 000 dinars (1 200 euros) par mois, mais, pour le mettre à l’abri des pressions financières, il dispose d’un certain nombre de privilèges dont ne jouissent pas les diplômés des autres filières. Il a ainsi droit à une dotation non remboursable de 800 000 dinars pour l’achat d’un véhicule, ainsi qu’à un prêt bancaire à taux bonifié pour l’acquisition d’un logement. Longtemps sous-payés, les magistrats ont acquis ces avantages après de nombreux mouvements de grève.

Réforme

Mais ce statut leur impose aussi de multiples contraintes : il leur est par exemple interdit d’adhérer à un parti politique ou à quelque association que ce soit, fût-elle d’utilité publique. Parmi les tendances actuelles de la profession, sa féminisation (avec une proportion de 60 % de femmes), ainsi que le rajeunissement et le renouvellement des effectifs, conséquence directe de la réforme de la justice. Actuellement, la moyenne d’âge tourne autour de la quarantaine.

Enfin, les frontières entre le siège et le parquet étant poreuses, un président de tribunal peut devenir procureur de la République, et réciproquement. Une situation qui fait planer des doutes sur l’indépendance des magistrats par rapport à leur ministère de tutelle, appendice du pouvoir exécutif. 

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