Le tunisien Chifco met l’énergie sous contrôle

Grâce à la solution innovante de la start-up tunisienne Chifco, entreprises et particuliers vont pouvoir réduire leur facture d’électricité. Première commercialisation en juillet 2014…

Amince Chouaieb, le fondateur de Chifco. DR

Amince Chouaieb, le fondateur de Chifco. DR

Julien_Clemencot

Publié le 3 décembre 2013 Lecture : 3 minutes.

Le 13 novembre, la start-up tunisienne Chifco a remporté le 3e prix de l’entrepreneur social 2013 décerné par l’opérateur Orange lors du salon Africa Com organisé au Cap, en Afrique du Sud. Fondée en 2010, cette entreprise (dont le nom est la contraction de chiffres et économie) spécialisée dans l’optimisation de la consommation énergétique collectionne les récompenses depuis un an. Son logiciel, qui permet de baisser d’au moins 15 % la facture d’une entreprise ou d’un particulier en pilotant à distance les équipements les plus gourmands en électricité, a déjà été salué fin 2012 par Intel et Microsoft. Ce dernier a même mis ses produits technologiques à disposition de Chifco pour l’aider à développer son projet.

« Ces prix sont importants, ils motivent nos équipes. Ils démontrent notre progression et évitent que les discussions avec nos collaborateurs ne portent que sur l’argent, comme c’est très souvent le cas en Afrique du Nord. Ils nous aident aussi à recruter des talents qui, sinon, partiraient dans des sociétés bien plus grandes », explique Amine Chouaieb, fondateur de l’entreprise.

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Le logiciel est en phase de test dans une quinzaine de maisons en France, aux États-Unis, en Tunisie…

Ancien consultant en stratégie, l’ingénieur (également diplômé de l’école de commerce ESCP Europe) pourrait facilement passer pour un expert en management tant son discours est rodé. « Nous recrutons presque chaque mois. Les bonnes pratiques doivent être adoptées dès le départ », affirme le jeune patron.

Basée dans le technopôle de Sousse, la start-up emploie déjà une quinzaine d’ingénieurs. Elle dispose aussi de bureaux en région parisienne, où elle gère notamment les aspects commerciaux de son développement.

Aventure

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Cette année, après avoir finalisé son prototype, Chifco a installé son logiciel dans une quinzaine de maisons individuelles en France, aux États-Unis, en Italie et en Tunisie pour le tester. D’ici à décembre, l’entreprise enregistrera ses premiers résultats et assure, sans plus de précisions, être déjà en mesure de financer ses activités en 2014. « Nous tenons nos objectifs. Google est resté six ans en phase de test et Instagram a été racheté [742 millions de dollars, soit 550 millions d’euros] alors qu’il ne faisait pas le moindre chiffre d’affaires », argumente Amine Chouaieb.

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La solution de Chifco devrait être installée l’an prochain sur le site tunisien de la Banque africaine de développement (BAD). La start-up est également en discussion avec plusieurs opérateurs télécoms aux États-Unis, en France et en Tunisie pour aborder le marché des particuliers. Le prix du dispositif est estimé entre 66 et 110 euros, auxquels il faut ajouter un abonnement mensuel de moins de 5 euros. « Il sera intégré à une offre triple play (internet-télévision-téléphone), smartphone ou clé 3G. L’objectif est de démarrer la commercialisation avant juillet 2014 », explique le fondateur.

Au-delà de la qualité de son innovation, Chifco doit ses débuts prometteurs à sa structuration. « Diviser le gâteau, cela a tout de suite donné la possibilité de le faire grossir », relate Amine Chouaieb. La société compte déjà trois actionnaires principaux en plus du fondateur, toujours majoritaire au capital. La rencontre avec Adel Kassab, ancien directeur général de Sartex, l’une des plus importantes entreprises textiles tunisiennes, a été déterminante. Outre son expérience internationale, l’homme d’affaires a investi 200 000 dollars (148 000 euros) dans l’aventure. Non moins décisif, le rapprochement avec la SSII tunisienne Proxym-IT a permis le développement du logiciel pilote à moindre coût. Sans oublier la participation de l’entreprise française de messagerie MTT Logistic, qui a offert à Chifco l’occasion d’être présent en France très rapidement.

« Lancé avec 5 000 dinars [2 200 euros] empruntés à mes parents, Chifco a déjà pris beaucoup de valeur », se félicite Amine Chouaieb. Et ce n’est sans doute qu’un début. L’entreprise a pour objectif de lever 1,5 million d’euros auprès d’un investisseur étranger au premier trimestre de 2014.

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