[Enquête] Washington, capitale du lobbying africain
Payés à prix d’or pour peser sur la politique des décideurs américains, les cabinets de lobbying de la célèbre K Street ont aussi un nombre croissant de clients africains. De Kinshasa à Ouagadougou en passant par Tunis, immersion en quatre volets dans le marché aussi opaque que lucratif de l’influence.
Washington, capitale du lobbying africain
De Kinshasa à Ouagadougou en passant par Tunis, immersion en quatre volets dans le marché aussi opaque que lucratif de l’influence.
L’activité de lobbying à Washington est à première vue très transparente. Depuis 1938, les cabinets ayant des clients étrangers se doivent de le déclarer auprès du département de la Justice. Leur identité et les actions menées pour leur compte sont détaillées chaque année. Pourtant, la réalité du travail des lobbyistes américains est souvent fantasmée. Ici, on les croit capables d’influencer une élection. Là, de faire évoluer la politique africaine des présidents américains.
Quel que soit leur véritable impact, ces cabinets ont le vent en poupe sur le continent. Le nombre de leurs clients africains – qu’ils soient gouvernementaux ou non gouvernementaux – ne cesse de croître. Cinq pays y ont principalement recours : le Liberia, le Maroc, l’Afrique du Sud, l’Égypte et la RDC.
À Kinshasa, l’influence américaine est particulièrement forte. Depuis plusieurs années, représentants du pouvoir et de l’opposition ont pris l’habitude de s’attacher les services de cabinet. Alors que la prochaine élection présidentielle doit avoir lieu à la fin de l’année 2023, Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi ou encore Martin Fayulu ne dérogent pas à la règle.
K Street
Parmi la centaine de lobbyistes, comme Brian Ballard ou Joseph Szlavik, travaillant à K Street, l’avenue qui a valu à la ville son surnom de « capitale de l’influence », il existe des profils interlopes, comme l’Israélo-Canadien Ari Ben-Menashe. Cet homme d’affaires sulfureux s’est notamment occupé de polir l’image du lieutenant-colonel burkinabè Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Enfin, dans le dernier volet de notre enquête, nous nous sommes intéressés au mystérieux contrat signé par l’homme d’affaires algérien Ali Haddad. Un contrat de 10 millions de dollars dont l’ex-homme d’affaires affirme ne pas connaitre l’existence.
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De Kinshasa à Ouagadougou en passant par Tunis, immersion en quatre volets dans le marché aussi opaque que lucratif de l’influence.
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