Tchad : Fest’Africa Monde en 2013, le 1er Festival mondial du berceau de l’humanité
Entrepreneur culturel, Nocky Djedanoum prépare le premier Festival mondial du berceau de l’humanité. Des créateurs de tous les pays seront au rendez-vous n’djaménois en 2013.
Tchad : après la tempête, s’ouvrir au monde
Depuis le 3 février, Nocky Djedanoum a une nouvelle casquette. Il a été nommé conseiller chargé de mission à la présidence de la République tchadienne. Pour quelqu’un qui rêve de rassembler dans son pays toutes les cultures du monde le temps d’un festival, c’est une aubaine. « Une grande opportunité », confirme-t-il.
Depuis la découverte, en juillet 2001 dans le désert du Djourab, dans le nord du pays, du crâne d’un hominidé vieux de 7 millions d’années baptisé Toumaï, le Tchad est considéré comme le berceau de l’humanité. C’est autour de cette idée que Nocky Djedanoum a construit son projet, dont l’objectif est de célébrer la fraternité et la solidarité de l’espèce humaine. Mais il fallait pour cela un soutien en haut lieu. « J’ai rencontré le chef de l’État, qui est très sensible à la problématique des origines de l’homme. Il a trouvé que mon projet était bon et s’est engagé. »
Musique, cinéma, littérature… Toutes les expressions artistiques seront à l’honneur.
Baptisé Fest’Africa Monde, le premier Festival mondial du berceau de l’humanité doit se dérouler pendant dix jours, en décembre 2013, à N’Djamena. Ce sera une sorte d’exposition universelle, où les cultures tchadiennes rencontreront celles d’autres pays du monde. Toutes les expressions artistiques – musique, arts plastiques, cinéma, littérature, théâtre, etc. – seront à l’honneur. Un grand carnaval des cultures du monde est également prévu. « Comme nous n’avons pas l’habitude d’organiser des défilés de cette taille, nous irons apprendre auprès de ceux qui en ont l’expérience », explique Nocky Djedanoum. Il s’est déjà rendu à Nice, dans le sud de la France, où il a rencontré les responsables du carnaval, et prévoit d’autres déplacements, notamment à Dunkerque (nord de la France), à Rio de Janeiro (Brésil) et aux Antilles.
Tout au long de ce festival où doit triompher le vivre-ensemble, des débats seront organisés autour de questions d’actualité sur la santé, l’éducation, la culture de la paix, la préservation de l’environnement… Il faut que cette manifestation soit l’occasion pour le Tchad de montrer ce qu’il a de plus beau sur le plan culturel. Toutefois, même s’il doit mobiliser le monde économique local via le mécénat, Nocky Djedanoum ne souhaite pas que Fest’Africa Monde reste une affaire exclusivement tchadienne, et espère nouer des partenariats sur le continent et ailleurs. Il a déjà prévu une soirée de gala à Paris, en octobre de cette année. « Ce grand projet a besoin d’une grande volonté politique et du soutien de tous, parce qu’il nécessite un gros investissement. À Paris, il s’agira de mobiliser les célébrités africaines. Ensuite, ce sera le tour de N’Djamena », explique-t-il.
Né à Gounou Gaya, dans le sud du Tchad, le 10 juillet 1959, Nocky Djedanoum est journaliste de formation. Après être sorti de l’IUT de journalisme de Bordeaux (sud-ouest de la France) en 1988, il s’installe à Lille (Nord), où il décroche le diplôme de l’École supérieure de journalisme (ESJ) en 1991 puis, l’année suivante, un diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion de projets, à l’Institut d’administration des entreprises (IAE).
Antécédents
Avec Fest’Africa Monde, Nocky Djedanoum n’en est pas à sa première réalisation dans le domaine culturel. C’est en 1992 qu’il fonde avec l’Ivoirienne Maïmouna Coulibaly, également étudiante en journalisme, l’association Arts et médias d’Afrique (AMA) et le festival Lettres d’Afrique, qui devient Fest’Africa en 1994 : il assurera pendant quinze ans la direction artistique de ces rencontres pluridisciplinaires d’une semaine (peinture, théâtre, écriture, photographie, musique, danse), organisées chaque année à Lille jusqu’en 2007. Deux éditions seront aussi organisées à N’Djamena, en 2003 et 2005.
En 1998, dans le cadre d’un projet de deux ans baptisé Écrire par devoir de mémoire, il emmène en résidence au Rwanda dix écrivains, deux cinéastes et un sculpteur. Une initiative qui aboutira à la publication de plusieurs oeuvres littéraires et cinématographiques. Nocky Djedanoum en tirera pour sa part un recueil de poèmes, Nyamirambo ! (éd. Le Figuier/Fest’Africa, 2000). Il compte aussi à son actif le « Nouveau Congrès des écrivains d’Afrique et de ses diasporas », dont l’unique édition a eu lieu au Tchad, en 2003.
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