États-Unis : psychodrame républicain
Et si Mitt Romney remportait les primaires sans obtenir les 1 144 délégués requis pour être désigné candidat à la présidentielle ?
À un peu plus de la mi-parcours, les primaires du Parti républicain sont encore loin d’avoir livré leur verdict. Le duel entre Rick Santorum et Mitt Romney continue d’être très serré, malgré la nette victoire du second dans l’Illinois, le 20 mars. Du coup, il n’est pas exclu que le candidat appelé à affronter Barack Obama, en novembre, ne soit désigné que lors de la convention nationale de Tampa (Floride), à la fin du mois d’août. Un cas de figure qui n’était plus arrivé depuis 1976. Cette année-là, Gerald Ford l’avait emporté sur Ronald Reagan…
En théorie, cette convention n’est qu’une formalité. Elle se borne à officialiser le choix du candidat sorti vainqueur des primaires organisées dans tous les États américains (la dernière se tiendra cette année le 26 juin dans l’Utah). Mais Romney, le grand favori, ayant le plus grand mal à soulever l’enthousiasme de la base du parti, de nombreux observateurs estiment qu’il n’obtiendra pas les 1 144 délégués requis. Selon un décompte officieux, il en totalise actuellement 563, contre 263 pour Santorum et 135 pour Newt Gingrich. Environ 1 400 délégués seront attribués lors de la vingtaine de primaires qui restent à disputer. Seule certitude : Santorum n’atteindra pas le nombre magique de 1 144 délégués. Il en est donc réduit à espérer un retrait de Gingrich en sa faveur, qui lui permettrait de doubler Romney sur le fil à Tampa. On imagine que la convention se tiendrait alors sous très haute tension.
Bataille de chiffres
Traditionnellement confuses, les primaires républicaines tournent cette année à l’inextricable bataille de chiffres en raison de la complexité des règles d’allocation des délégués (69, par exemple, dans l’Illinois). Lors de la convention, une partie de ces derniers n’ont en effet pas obligation de voter pour le candidat arrivé en tête de la primaire dans leurs États respectifs ! Santorum tirera-t-il profit de cet archaïsme de la démocratie américaine ? Il vient en tout cas d’embaucher un spécialiste de la réglementation électorale. Son rêve ? Convaincre à l’ultime moment 500 délégués qui n’avaient pas l’intention de voter pour lui.
Ce serait le pire scénario pour le Grand Old Party, qui n’aurait alors qu’un peu plus de deux mois pour se rassembler derrière son champion. De grandes figures du parti, comme John McCain, s’en inquiètent. En novembre 1976, dans un contexte certes très différent, Ford avait été battu par le démocrate Jimmy Carter…
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