La réponse du Maroc à Macron : « Nos relations ne sont ni bonnes ni amicales »

Le 27 février, le président français a qualifié ses relations avec le roi Mohammed VI d’« amicales ». Il n’en est rien, réplique-t-on sèchement à Rabat.

© Montage JA; AFP; MAP

Publié le 1 mars 2023 Lecture : 2 minutes.

Lors de la conférence de presse qui a suivi son discours consacré aux relations entre la France et l’Afrique, le 27 février au palais de l’Élysée, le président Emmanuel Macron (arrivé ce 1er mars à Libreville pour le One Forest Summit), après avoir reconnu l’existence de problèmes entre le Maroc et la France, à cause notamment de l’affaire Pegasus (qualifiée par lui de « sujet d’écoutes qui ont été révélées par la presse ») et du vote hostile au royaume au Parlement européen, le 19 janvier 2023, a néanmoins souligné que ses relations personnelles avec le roi Mohammed VI étaient « amicales » et « le demeureront ».

Un message qui n’a manifestement pas convaincu à Rabat. Interrogée par JA, une source officielle au sein du gouvernement marocain affirme au contraire que « les relations ne sont ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Élysée ». Selon elle, les deux sujets évoqués par le président français comme sources de tensions « ne sont que l’illustration de cette situation. D’autres points de tension ont été volontairement occultés, notamment la restriction arbitraire des visas, la campagne médiatique et le harcèlement judiciaire ».

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Pegasus, vote du Parlement européen…

La même source gouvernementale ajoute que « l’implication des médias et de certains milieux français dans la genèse et la promotion de l’affaire Pegasus ne pouvait pas se faire sans une implication des autorités françaises. Tout comme le vote du Parlement européen ne pouvait pas passer sans la mobilisation active du groupe Renew dominé par la majorité présidentielle française et présidé par Stéphane Séjourné dont les liens avec l’Élysée sont de notoriété publique ». Aux yeux des autorités marocaines, ces deux affaires « participent d’une offensive dont l’objectif est d’avoir un ascendant sur le Maroc et de contenir ses choix internes et de politique étrangère ».

Toujours selon notre source autorisée, Rabat n’a guère apprécié qu’Emmanuel Macron ait, lors de sa conférence de presse, donné l’impression que le Maghreb n’existait en réalité qu’au sein de sa diaspora en France (« si le Maghreb est une réalité géopolitique aujourd’hui, c’est sans doute en France qu’elle se précipite, beaucoup plus que dans la région »), propos jugés « aussi durs qu’inutiles » par notre interlocuteur.

À noter que, par un hasard de calendrier, Emmanuel Macron et le roi Mohammed VI séjournent en ce début mars tous les deux au Gabon. Aucune rencontre n’était prévue entre les deux chefs d’État, selon nos informations.

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