Les premiers Guinéens rapatriés de Tunis arrivent à Conakry
Une cinquantaine de Guinéens, principalement des enfants et des nourrissons, sont arrivés à Conakry dans un vol affrété depuis Tunis. Après les déclarations du président Saïed, plusieurs pays d’Afrique subsaharienne organisent le rapatriement de leurs ressortissants.
Le 1er mars, le chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya, a accueilli à Conakry une cinquantaine de ses compatriotes qui ont fui la Tunisie après les attaques contre les ressortissants d’Afrique subsaharienne ayant suivi les déclarations controversées du président tunisien Kaïs Saïed.
Il s’agit du premier vol de rapatriement depuis son discours annonçant des « mesures urgentes » contre l’immigration clandestine de ces Africains. Le chef de l’État avait affirmé que leur présence en Tunisie était source de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ».
Secours urgent
Le ministre guinéen des Affaires étrangères Morissandan Kouyaté a déclaré que 49 personnes avaient été rapatriées. Il a annoncé un pont aérien entre Conakry et Tunis pour le retour d’autres volontaires.
Dans un communiqué, la présidence guinéenne a précisé que le ministre Kouyaté avait été dépêché en Tunisie dans un avion affrété par la junte au pouvoir « pour aller urgemment au secours des Guinéens ».
Le 1er mars, la Côte d’Ivoire a également annoncé avoir « enclenché les opérations de retour » de quelque 500 ressortissants. « Le plus urgent c’est de sauver des vies, éviter qu’il y ait des blessés », a déclaré le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, estimant que ces retours pourraient avoir lieu dans un délai de 24 à 72 heures.
Agressions physiques
Un grand nombre des 21 000 migrants originaires de pays d’Afrique subsaharienne en situation irrégulière recensés officiellement en Tunisie ont perdu du jour au lendemain leur travail (généralement informel) et leur logement. D’autres ont été arrêtés pour des contrôles policiers et certains ont témoigné avoir été physiquement agressés.
Cette situation a provoqué l’afflux de dizaines de migrants vers leurs ambassades, en particulier celle de Côte d’Ivoire et du Mali, afin de repartir dans leurs pays. Plusieurs États d’Afrique subsaharienne ont annoncé des rapatriement pour les volontaires. Mais l’organisation de ces vols retours est retardée par les « pénalités que doivent payer les personnes ayant dépassé les délais de séjour » qui dépassent souvent les 1 000 euros, a indiqué un diplomate ivoirien.
Les propos du président Saïed continuent à provoquer des réactions indignées en Tunisie. Le 1er mars, la star du tennis Ons Jabeur a revendiqué sur les réseaux sociaux sa « fierté » d’être une femme africaine et défendu « le droit de chacun à vivre dans la dignité ». Quelques jours plus tôt, c’est l’ancien international de football Radhi Jaidi qui avait exprimé sa solidarité avec les migrants, publiant le message suivant sur Twitter : « Je suis Africain, non pas parce que je suis né en Afrique, mais parce que l’Afrique est née en moi ».
(avec AFP)
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