Maroc : Ramsès Arroub, reparti pour un tour avec Wafa Assurance ?
Sous la tutelle d’Attijariwafa Bank, le patron marocain de Wafa Assurance a dopé les performances du numéro un du secteur. À 46 ans, il entame la dernière année de son mandat… avant un probable renouvellement.
L’année 2012 sera importante pour Ramsès Arroub. Dans un an, le PDG de Wafa Assurance verra son mandat arriver à échéance. Il aura alors présidé pendant plus de cinq ans aux destinées du numéro un de l’assurance au Maroc, filiale d’Attijariwafa Bank (79 % du capital). A priori, la probabilité qu’il ne soit pas reconduit à son poste semble infime, car les résultats sont là : un chiffre d’affaires en hausse de 49 % en quatre exercices, des bénéfices en progression de 34 % et une place de numéro un affirmée, puis confirmée.
En 2007, lorsqu’il embarque sur le navire Attijariwafa, la société d’assurances a déjà rattrapé celle qui l’avait dépassée quelques années plus tôt, RMA Watanya, filiale du groupe FinanceCom (BMCE Bank). Mais elle ne l’a pas encore doublée. C’est sous la houlette de Ramsès Arroub que l’objectif est atteint, dès 2008. Le numéro trois, Axa Assurance Maroc, pourtant filiale du groupe français leader mondial du secteur, est définitivement distancé.
Profil
–46 ans
-Diplômé de Polytechnique et de l’École des mines de Paris
-Début de carrière au sein du cabinet d’audit Arthur Andersen
-Passage par l’enseignement supérieur, en France
-Ancien de CFG Group et de Saham
Si Wafa en est arrivé là, c’est notamment parce que, depuis l’arrivée de Ramsès Arroub, quelque chose a changé. Lorsque ce diplômé des meilleures écoles françaises (Polytechnique et Mines de Paris) rejoint le premier groupe bancaire du pays, il a certes déjà acquis une solide expérience au sein de la banque d’affaires CFG Group et du holding Saham, où il a occupé différentes fonctions – notamment au sein de CNIA Assurance -, participant largement au plan de redressement d’Essaada, un assureur repris par le groupe. Mais – et c’est peut-être le plus important – il arrive aussi dans les bagages du nouveau patron d’Attijariwafa.
Dans le cadre d’une réorganisation de la banque, Mohamed El Kettani décide de prendre directement sous son aile Wafa et son dirigeant. « La compagnie a fait de la bancassurance son fer de lance au cours des dernières années, bénéficiant des synergies développées avec le réseau de sa maison mère », souligne-t-on à BMCE Capital Bourse. La société d’assurances est aujourd’hui le deuxième contributeur aux bénéfices du groupe bancaire, après l’activité de banque de détail au Maroc.
Une réussite flagrante
Conséquence logique : en épargne et prévoyance, Wafa écrase le marché, avec, en 2010, une part de 34 % sur l’assurance vie. En parallèle, l’entreprise est également parvenue à doper sa position dans l’assurance automobile, principal créneau pour les assureurs marocains. Et en 2011, Ramsès Arroub a frappé fort en finalisant un partenariat entre Attijariwafa et le leader français de l’assistance, Inter Mutuelles Assistance (IMA). Wafa IMA Assistance, qui propose des produits de droit européen aux Africains installés à l’étranger, devrait constituer un important réservoir de croissance pour l’assureur marocain.
En 2011 il a frappé fort en finalisant un partenariat avec IMA, leader français de l’assistance.
Des grands patrons des assurances au Maroc, Ramsès Arroub est, avec Moulay Hafid Elalamy (PDG de Saham et actionnaire de CNIA Saada), l’un de ceux dont la réussite est la plus flagrante.
Le troisième big boss du secteur, Fouad Douiri, a décidé tout récemment de tirer – provisoirement ? – sa révérence en quittant la direction de RMA Watanya pour entrer dans le gouvernement Benkirane. Moulay Hafid Elalamy, de son côté, a mis le cap sur l’Afrique en reprenant fin 2010 l’ivoirien Colina. FinanceCom lui a emboîté le pas, en officialisant un an plus tard sa décision de créer une nouvelle société d’assurances consacrée à l’Afrique, accompagnant notamment le réseau bancaire Bank of Africa. Ramsès Arroub sera-t-il également de cette partie ? Alors qu’Attijariwafa ne cache plus ses intentions de compléter son dispositif bancaire panafricain par une palette de services financiers, la réponse semble positive.
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