À peine élu, Bola Tinubu tend la main à ses rivaux après la présidentielle au Nigeria
Le futur président appelle ses concurrents à « faire équipe ensemble » pour répondre aux aspirations de la jeunesse et relever les défis immenses qui l’attendent.
Le candidat du All Progressives Congress (APC, au pouvoir), vainqueur de l’élection présidentielle au Nigeria, a appelé ses rivaux à travailler « ensemble », à l’issue d’un scrutin contesté par l’opposition qui dénonce des fraudes.
Les partisans de Bola Tinubu l’ont accueilli en chantant à son siège de campagne au beau milieu de la nuit. « C’est un moment exceptionnel dans la vie de tout homme et une confirmation de notre existence démocratique », a-t-il déclaré. « J’appelle mes concurrents à faire équipe ensemble. C’est la seule nation que nous ayons », a-t-il lancé à l’opposition, qui a demandé l’annulation de l’élection. « Nous devons travailler dans l’unité » pour « recoller les morceaux brisés », a-t-il insisté.
Lors d’un nouveau discours à Abuja le 1er mars, le vainqueur s’est cette fois adressé aux Nigérians. « Je vais travailler nuit et jour pour vous, surtout les jeunes », a-t-il promis. « Je vous demande de nous rejoindre pour que nous puissions commencer à reconstruire ensemble notre foyer national. »
Élection disputée
Selon la Commission électorale, Bola Tinubu a cumulé plus de 8,8 millions de voix, soit 36 %, remportant l’une des élections les plus disputées de l’histoire démocratique du Nigeria, face à ses deux principaux concurrents.
Atiku Abubakar, le candidat de la principale formation de l’opposition (le People’s Democratic Party – PDP – au pouvoir de 1999 à 2015), a recueilli 29 % des suffrages, contre 25 % pour l’outsider Peter Obi, du Labour Party (LP), dont la popularité auprès des jeunes a donné un nouvel élan à la campagne.
Les candidats malheureux n’avaient pas encore réagi publiquement mercredi après-midi, mais le colistier de Peter Obi, Yusuf Datti Baba-Ahmed, a prévenu : « Nous irons au tribunal », a-t-il dit, tout en exhortant ses partisans à « rester calmes et pacifiques ».
Faible participation
Washington, qui a félicité Tinubu pour sa victoire après l’élection, a appelé, par la voix du porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, les parties « à faire preuve de retenue et à éviter toute déclaration incendiaire en cette période cruciale ».
Le président sortant Muhammadu Buhari, 80 ans, qui se retire après deux mandats comme le veut la Constitution, a salué la victoire de son successeur : « Élu par le peuple, il est la meilleure personne pour ce poste. » Et s’il a reconnu des « failles » dans le processus électoral, dénoncées par de nombreux observateurs, elles n’ébranlent selon lui en rien la « régularité » du scrutin.
Le taux de participation officiel n’est pas encore connu, mais il serait faible d’après les premières estimations : autour de 30 %, soit à peu près comme en 2019 (33 %), selon l’ONG nigériane Yiaga Africa.
(avec AFP)
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