Les autorités tunisiennes interdisent une manifestation de l’opposition

Le Front de salut national appelle à un rassemblement, ce dimanche à Tunis, pour dénoncer « les arrestations politiques et les violations contre les libertés publiques et individuelles ». Une autre manifestation organisée par l’UGTT est prévue samedi.

Jawhar Ben Mbarek, membre du Front du salut national (FSN) lors d’une manifestation contre le président Kaïs Saïed à Tunis, le 17 décembre 2021. © Fethi Belaid / AFP

Publié le 3 mars 2023 Lecture : 2 minutes.

Les autorités tunisiennes ont interdit une manifestation prévue le 5 mars du Front de salut national (FSN), la principale coalition de l’opposition, au motif que certains de ses dirigeants étaient soupçonnés de « comploter contre la sûreté de l’État ».

Dans un communiqué, le préfet de Tunis, Kamel Feki, a indiqué que la demande « du prétendu Front de salut national » pour organiser une marche dimanche « n’a pas été approuvée car certains de ses dirigeants sont soupçonnés de complot contre la sûreté de l’État ».

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Le FSN, qui avait appelé à la manifestation pour dénoncer « les arrestations politiques et les violations contre les libertés publiques et individuelles », a contesté dans un communiqué le droit du préfet de l’interdire et annoncé qu’elle aurait lieu comme prévu le 5 mars, à partir de 9 heures dans le centre de Tunis.

« Terroriser l’opposition »

Une vingtaine de personnalités dans les milieux politiques, médiatiques et des affaires ont été arrêtées en Tunisie depuis début février. Ces arrestations ont notamment visé des figures politiques de premier plan du FSN et sa principale composante, le parti islamo-conservateur Ennahdha.

Deux figures du parti, Sadok Chourou et Habib Ellouz, ont été arrêtés le 2 mars, selon les médias tunisiens. Ennahdha a affirmé dans un communiqué que les arrestations visaient à « terroriser l’opposition » et appelé les Tunisiens à « participer en masse » à la manifestation de dimanche. Considérés comme des faucons au sein même du parti islamiste, les deux hommes font partie des responsables soupçonnés d’avoir facilité le départ de Tunisiens désireux de rejoindre Daesh en Syrie.

Le président Kaïs Saïed qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, a qualifié les personnes arrêtées de « terroristes » et affirmé qu’elles étaient impliquées dans un « complot contre la sureté de l’État ». Amnesty International a qualifié la campagne d’arrestations de « chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques ».

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Le communiqué du préfet de Tunis n’a pas mentionné en revanche une manifestation prévue le 4 mars de la centrale syndicale, l’UGTT, dans le centre de Tunis contre « le pouvoir d’un seul homme ». Elle a annoncé également qu’un syndicaliste espagnol qui devait participer à cette manifestation a été interdit d’entrée en Tunisie.

Le 18 février, le président Saied avait ordonné l’expulsion de la plus haute responsable syndicale de l’Union européenne, Esther Lynch, pour des déclarations qualifiées d’ »ingérence flagrante » dans les affaires tunisiennes lors d’une manifestation de l’UGTT.

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(avec AFP)

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