Des centaines d’opposants réunis à Tunis pressent le président de « libérer les détenus »

Malgré l’interdiction édictée par les autorités, une manifestation s’est tenue à Tunis à l’appel du FSN, la principale coalition d’opposition qui ne cesse de dénoncer « la dérive autoritaire »  du président Saïed.

Manifestation pour demander la libération de personnalités opposées au président. Tunis, le 5 mars 2023. © FETHI BELAID / AFP

Publié le 6 mars 2023 Lecture : 2 minutes.

« Liberté pour les détenus ». Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés le 5 mars au centre de Tunis pour réclamer la remise en liberté de plus de 20 opposants au président Kaïs Saïed, arrêtés ces dernières semaines dans un coup de filet inédit.

« À bas le coup d’État. Liberté, liberté pour les détenus », scandaient les sympathisants du Front de salut national (FSN), la principale coalition d’opposition.

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Bravant une interdiction de manifester et des injonctions de la police, ils ont franchi des barrières de sécurité après une bousculade, pour se diriger vers l’avenue Habib Bourguiba, l’artère centrale de Tunis.

« Politique arbitraire »

Cette protestation était organisée au lendemain d’une marche – autorisée – de la grande centrale syndicale UGTT qui a mobilisé plus de 3 000 personnes (de son côté, le syndicat a évoqué 10 000 manifestants, chiffre que le ministère de l’Intérieur n’a pas démenti) pour protester contre l’arrestation d’un de ses membres. Le chef de l’UGTT Noureddine Taboubi a rejeté aussi les arrestations d’opposants et appelé le président Saïed au « dialogue » et à des « changements démocratiques et pacifiques ».

« Les arrestations font partie d’une politique arbitraire. Nous défendons une cause nationale et nous ne nous arrêterons pas tant que la démocratie et les institutions ne seront pas rétablies », a dénoncé devant la foule Ahmed Nejib Chebbi, 78 ans, président du FSN.

Beaucoup de manifestants brandissaient le drapeau tunisien et des photos des détenus dont le propre frère de Chebbi, Issam, chef du Parti républicain (Al Joumhouri).

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Le FSN dont le dirigeant connu Jawhar Ben Mbarek, 55 ans, figure parmi les opposants arrêtés aux côtés de la jeune activiste Chaima Issa, avait appelé à « une manifestation massive ».

La coalition du FSN inclut le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, qui a dominé pendant 10 ans le Parlement dissous par le président Saïed, dont plusieurs dirigeants ont été arrêtés.

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Depuis l’été 2021, les ONG et les principaux partis d’opposition dénoncent une « dérive autoritaire » en Tunisie, faisant vaciller la jeune démocratie issue de la première révolte du Printemps arabe en 2011.

(avec AFP)

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