Syrie : Valerie Amos au chevet de Homs

Venue convaincre le régime syrien de laisser entrer les humanitaires, la britannique Valerie Amos, secrétaire générale adjointe de l’ONU, a pu se rendre dans le quartier de Baba Amr, à Homs.

La Britannique coordonne les secours d’urgence des Nations unies depuis 2010. © Jung Yeon-Je/AFP

La Britannique coordonne les secours d’urgence des Nations unies depuis 2010. © Jung Yeon-Je/AFP

Clarisse

Publié le 10 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

Cheveux coupés court, maquillage quasi inexistant : Lady Valerie Ann Amos n’a pas de temps à perdre en frivolités. En Syrie, où elle est arrivée le 7 mars, la secrétaire générale adjointe des Nations unies et coordinatrice des secours d’urgence doit absolument convaincre les parties au conflit de laisser entrer les travailleurs humanitaires. La capacité qu’on lui prête à « dégager du consensus » ne sera pas de trop. Il a fallu plusieurs jours de négociations, et des pressions de la Chine et de la Russie, pour qu’elle puisse entrer avec une équipe du Croissant-Rouge syrien dans le quartier de Baba Amr, à Homs, ville rebelle pilonnée durant près de un mois par l’artillerie du régime.

Pour la BBC, cette discrète Britannique de 58 ans a, dans sa mission, « l’énorme atout d’être noire » : de quoi battre en brèche tout soupçon de néocolonialisme. Mais Amos a aussi pour elle son aura et son expérience. Anoblie en 1997 par Elizabeth II, qui l’a faite baronne de Brondesbury, elle a été la première femme noire à entrer au gouvernement. Après un premier poste au Foreign Office, elle a été nommée en 2003 secrétaire d’État au Développement international, puis à la présidence de la Chambre des Lords, qu’elle a quittée en 2007.

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Au Niger pour la mise en place d’une aide alimentaire d’urgence

Un bagage qui a aussi joué contre elle. Certains n’ont pas manqué de rappeler, lors de sa nomination aux Nations unies en juillet 2010, qu’en tant que sous-secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères Valerie Amos avait tenté de rallier à la guerre en Irak des pays africains siégeant au Conseil de sécurité. Depuis, elle s’est « rachetée » par son travail au Pakistan lors des inondations dans la région du Sind, ou au Niger pour la mise en place d’une aide alimentaire d’urgence.

Lorsqu’on lui demande si elle doute parfois de l’utilité des actions des Nations unies, sa réponse fuse : « Pas un seul instant. Chaque jour, par nos actions sur le terrain, nous reconstruisons des vies, a-t-elle affirmé lors de son passage à Jeune Afrique, fin février. Quand je visite un camp de réfugiés, je leur dis : "Il faut vivre, il faut vous battre." Des efforts inutiles ? Jamais. » 

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