Au Mali, des imams s’opposent à la laïcité dans la Constitution
La Ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique réclame le retrait du mot « laïcité » du projet constitutionnel sur lequel les Maliens sont censés se prononcer le 19 mars.
Le 7 mars, la Ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique a appelé les fidèles à s’opposer au projet de nouvelle Constitution présenté par la junte au pouvoir et au maintien du principe de laïcité de l’État. Cette organisation influente, dans ce pays majoritairement musulman, lance cet appel à quelques jours de la date initialement prévue pour un référendum sur cette nouvelle Constitution.
La Ligue malienne des imams, organisation jouissant d’un fort crédit, a dénoncé le maintien du principe de laïcité de l’État par rapport à la Constitution de 1992. Elle réclame « le retrait pur et simple du mot » laïcité du projet constitutionnel et son remplacement par « État multiconfessionnel ». La laïcité « est une astuce que les gouvernants utilisent à leur guise pour cadenasser la ou les religions », selon elle. La Ligue « exhorte solennellement tous les musulmans patriotes à voter contre le projet de Constitution sous sa forme actuelle lors du référendum ».
Report du référendum
Les Maliens étaient censés être consultés le 19 mars, mais tout indique que l’échéance ne sera pas respectée, bien que la junte n’ait encore jamais admis publiquement son report. Ce référendum constitutionnel devait être le premier jalon d’une série d’élections, jusqu’en février 2024, devant permettre le retour des civils au pouvoir.
La Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier de continuer à diriger le pays jusqu’en 2024. La version présentée comme finale, remise le 27 février au président de la transition, le colonel Assimi Goïta, affirme l’ « attachement à la forme républicaine et à la laïcité de l’État ». « La laïcité ne s’oppose pas à la religion et aux croyances. Elle a pour objectif de promouvoir et conforter le vivre-ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle », dit-elle.
(avec AFP)
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