Arts plastiques : le MuMo, un camion-musée en vadrouille sur le continent

Transformé en musée, un camion sillonne le continent. À son bord, des oeuvres réalisées par des artisites contemporains de renom.

Le MuMo est arrivé au Cameroun, avec une cargaison des plus précieuses. © idriss Youmie

Le MuMo est arrivé au Cameroun, avec une cargaison des plus précieuses. © idriss Youmie

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 9 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

Il y avait le MoMA (Museum of Modern Art) de New York, il y a désormais le MuMo (Musée mobile, musee-mobile.fr), qui, comme son nom l’indique, se déplace. Après avoir sillonné la France, il vient d’arriver au Cameroun avec à son bord une cargaison des plus précieuses : des oeuvres réalisées par des artistes contemporains. Le MuMo, c’est un conteneur évolutif posé sur un camion et conçu par l’architecte Adam Kalkin. Il a été imaginé pour accueillir 14 enfants pendant trente à quarante-cinq minutes, et 18 oeuvres sont présentées dans ses quatre salles. Leurs auteurs ? Des pointures internationales comme le Français Daniel Buren, l’Italien Maurizio Cattelan, le Congolais Chéri Samba, l’Égyptienne Ghada Amer, l’Algérien Adel Abdessemed ou encore l’Iranien Farhad Moshiri.

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Ingrid Brochard, fondatrice du magazine Be Contemporary et productrice d’émissions pour la chaîne Direct 8 (créée par Vincent Bolloré), est à la tête du fonds de dotation L’Art à l’enfance, qui dirige le projet. « Je suis originaire de province, et, près de chez moi, il n’y avait pas de musée, dit-elle. L’art a toujours fait partie de moi et il était important de faire partager cette passion. » Jouant de son réseau, la jeune femme a réussi à convaincre les artistes de créer chacun une oeuvre spécifique dont seuls les coûts de fabrication ont été facturés. Au prix du marché, il aurait en effet été difficile de balader une oeuvre de Maurizio Cattelan ou de Paul McCarthy – ces deux derniers ayant vendu des pièces, en novembre 2011, pour respectivement 2,3 et 4,6 millions d’euros !

De Manchester, où il a été construit, à Cotonou, son étape finale, le conteneur MuMo doit permettre une confrontation directe des enfants avec la création contemporaine. « On est dans le partage du sensible », affirme Ingrid Brochard. À toutes les étapes du voyage – Douala, Bandjoun, Dakar, Kaolack, Saint-Louis, Abidjan, Cotonou -, une médiatrice, la psychologue Olivia Agostini, accompagne les jeunes visiteurs, qui se voient offrir un guide de l’exposition et un livre d’art pour enfants signé par l’artiste américain Lawrence Weiner.

Pourquoi l’Afrique ? Ingrid Brochard dit avoir choisi le continent après sa rencontre avec le plasticien camerounais Barthélémy Toguo, qui a créé à Bandjoun (Cameroun) son propre centre d’art contemporain. Reste que ce « projet caritatif à vocation humanitaire » représente aussi une belle opération de communication pour son principal mécène, le groupe Bolloré, qui « participe à introduire l’art, formidable outil d’ouverture et de partage, là où il n’est pas accessible, promeut la coopération de ses équipes avec des partenaires locaux et contribue au développement de la jeunesse africaine ». Quant au budget d’ensemble de cette initiative privée, on n’en saura pas plus. Ingrid Brochard « ne tient pas à communiquer le chiffre global », et, chez Bolloré, « on garde le silence sur les budgets de mécénat ». 

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