Football : l’Europe dans le rouge

Les clubs du Vieux Continent ne pourront éternellement dépenser plus qu’ils ne gagnent. Le fair-play financier imposé à partir de 2013 par l’UEFA devrait constituer l’amorce d’une solution.

Manchester United est le club le plus endétté d’Europe. © AFP

Manchester United est le club le plus endétté d’Europe. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 13 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

En épluchant le rapport d’activités des 734 clubs européens évoluant en première division, Michel Platini a certainement pensé très fort au fair-play financier, dont le principe a été approuvé, à son initiative, en mai 2010 et qui commencera à s’appliquer l’an prochain. Les chiffres sont en effet alarmants. Les pertes cumulées, qui atteignaient déjà 1,2 milliard d’euros en 2009, ont littéralement explosé en 2010 : 1,6 milliard d’euros, soit une augmentation de 33 %.

La première cause de cette inquiétante flambée est évidente : le marché des transferts a subi en 2010 un ralentissement significatif, et, malgré des recettes cumulées de 12,8 milliards d’euros (+ 6,6 %), les dépenses des clubs se sont élevées à 14,4 milliards d’euros, dont 64 % sont consacrés à la seule masse salariale (joueurs, staffs techniques, personnel).

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À l’UEFA, la fédération européenne, le message est limpide. Ces résultats, peu surprenants dans un contexte économique mondial fort tendu, doivent servir d’alerte aux clubs européens, à un an de la mise en place du fair-play financier qui les obligera à ne pas dépenser plus d’argent qu’ils n’en gagnent. Ceux qui sont concernés par cette mesure – autrement dit ceux qui ont des revenus supérieurs à 5 millions d’euros – vont devoir réduire leur train de vie s’ils veulent parvenir à l’équilibre financier et éviter d’être sanctionnés dès la saison 2013-2014, avec le risque d’être exclus des compétitions européennes l’année suivante.

Tolérance

Platini contre Platini

Laurent (33 ans), fils de Michel Platini, le président de l’UEFA, vient d’être recruté par Qatar Sports Investments (QSI), propriétaire, entre autres, du Paris Saint-Germain. Titulaire d’une maîtrise de droit et d’un diplôme de juriste conseil, il continue donc de meubler un CV déjà bien rempli. Entre 2005 et 2008, il a travaillé ainsi au service juridique du club de la capitale française, avant de filer chez Lagardère Sport en tant que directeur juridique. Chez QSI, Laurent Platini ne devrait en théorie pas intervenir dans les affaires liées au PSG, mais plutôt dans la gestion des intérêts du fonds souverain qatari. Son père a toujours affirmé ne pas être un grand fan de ces investisseurs, même s’il a voté en faveur de l’attribution de la Coupe du monde 2022 au petit émirat. Sous la pression de Nicolas Sarkozy, selon ses détracteurs. A.B.

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Le fair-play financier, qui exige qu’aucun club n’enregistre un déficit supérieur à 5 millions d’euros par saison, s’accompagnera pendant cinq ans d’une marge de tolérance. De 2013 à 2015, les pertes cumulées pourront atteindre 45 millions d’euros, et 30 millions d’euros pour la période 2015-2018. Mais les dépassements ne seront tolérés que s’ils sont « entièrement couverts par des contributions d’actionnaires et/ou de parties liées ». L’UEFA entend s’assurer le soutien de l’Union européenne, car certains clubs sanctionnés pourraient saisir la justice civile.

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Plusieurs solutions supposées favoriser une amélioration significative des finances des clubs européens sont déjà avancées, puisque le fair-play financier ne résoudra sans doute pas tout. Le plafonnement des salaires des joueurs est celle qui revient le plus souvent. Reste à savoir ce qu’en pensent les intéressés

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