Venezuela : avec ou sans Chavez ?
Il vient, pour la troisième fois en un an, d’être opéré d’un cancer. Certains ne lui donnent pas plus d’un an à vivre. Mais le président vénuzuélien Hugo Chavez reste, encore et toujours, candidat à sa propre succession.
Après plusieurs jours d’expectative, les Vénézuéliens ont enfin appris, le 29 février, que leur président avait été, quarante-huit heures auparavant à La Havane, opéré avec succès d’un cancer (du colon, probablement). C’est la troisième intervention chirurgicale que subit Hugo Chávez en moins d’un an, alors qu’il a annoncé son intention de briguer un nouveau mandat présidentiel le 7 octobre prochain.
Depuis que l’opposition, de plus en plus unie, s’est choisi un candidat de 39 ans, Henrique Capriles Radonski, le président sortant redoute la défaite, mais n’a nulle intention de renoncer.
"Il pourrait ne pas être reconduit"
« Même s’il est convalescent, il est probable que la campagne va se poursuivre, qu’il cherchera à attendrir les électeurs avec sa maladie. Mais il pourrait bien ne pas être reconduit, parce que les Vénézuéliens craignent que, vu son état, il ne soit pas capable de former un gouvernement », explique Maria Teresa Romero, professeur de sciences politiques à l’Université centrale du Venezuela, à Caracas.
El Comandante a refusé de déléguer ses pouvoirs pendant son absence, ce qui a contribué à renforcer les spéculations. Certains ne donnent à Chávez guère plus d’un an à vivre, d’autres estiment qu’il serait sage qu’il consente à désigner un successeur. L’intéressé n’a jamais laissé émerger au sein de son parti une figure marquante susceptible de lui faire de l’ombre. Alors des noms circulent… Celui de Nicolás Maduro, par exemple, son bras droit et ministre des Affaires étrangères. Ou celui de Jorge Rodríguez, son chef de campagne. Ou encore celui d’Adán Chávez, son frère aîné – qui serait le favori des Cubains. Mais le chavisme peut-il survivre à son fondateur ? « Avec ou sans lui, qu’il soit ou non gravement malade, la donne politique a changé, estime Romero. Il y a un mécontentement général et davantage d’électeurs sont résolus à voter en octobre. »
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