Ghana : ce scandale qui secoue le parti du président Atta Mills

Une décision de justice favorable à un membre de son parti, le NDC, des indemnités colossales reversées à des ministres… L’affaire Woyome empoisonne la campagne pour la réélection du président ghanéen John Evans Atta Mills.

e chef de l’État ghanéen sera, en décembre, candidat à sa propore succession. © Luc Gnago/Reuters

e chef de l’État ghanéen sera, en décembre, candidat à sa propore succession. © Luc Gnago/Reuters

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Publié le 15 mars 2012 Lecture : 1 minute.

A dix mois de la présidentielle, le Congrès démocratique national (NDC, au pouvoir) se serait bien passé d’un tel scandale. Le chef de l’État, John Evans Atta Mills, aussi. L’histoire débute en 2005. Le Ghana, alors gouverné par le Nouveau Parti patriotique (NPP, aujourd’hui dans l’opposition), lance un appel d’offres pour la construction et la réhabilitation de stades destinés à accueillir la Coupe d’Afrique des nations 2008. Waterville, un holding enregistré dans les îles Vierges britanniques, remporte une partie du marché, mais au dernier moment, le gouvernement accorde le contrat à un groupe chinois.

Alfred Woyome, un homme d’affaires membre du NDC, agit comme intermédiaire pour le compte de Waterville. Quand le groupe porte plainte pour rupture illégale de contrat, Woyome réclame une compensation financière. En 2010, il obtient 30 millions d’euros. Par deux fois, le président Atta Mills (entré en fonction en 2009) s’oppose au versement, en vain. À la demande du chef de l’État, une enquête est finalement ouverte en décembre 2011. Elle révèle que les griefs de Woyome n’avaient aucune valeur juridique et, surtout, qu’une partie des indemnités touchées par l’homme d’affaires a été versée à des ministres et des membres influents du NDC.

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"Qui dirige, alors ?"

Atta Mills n’est pas personnellement mis en cause. Cependant, alors que l’utilisation de l’argent public est un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle – le gouvernement a révélé en janvier qu’il avait dû verser 280 millions d’euros en trois ans en dommages et intérêts -, l’affaire Woyome fait le bonheur de l’opposition. « Avec tout son pouvoir, il n’a pas pu stopper le paiement. Qui dirige, alors ? » a réagi Nana Akufo-Addo, candidat du NPP à la présidentielle. Les investigations, toujours en cours, n’ont pas encore permis de préciser le rôle joué par les membres du NDC impliqués. Mais le scandale plonge déjà le parti dans une crise « capable, selon son président, Kwabena Adjei, de [le] faire exploser ». 

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