Sonatel, MTN, Safaricom… Les 50 champions africains des télécoms

Face à la saturation des marchés, certains entreprises comme Safaricom ou Axian veulent se relancer par l’investissement dans de nouveaux pays.

Pour nombre d’opérateurs des télécoms africains, le plafonnement, voire le recul de l’activité, est désormais effectif. © Montage JA; Adobe Stock

Publié le 15 mars 2023 Lecture : 3 minutes.

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500 CHAMPIONS AFRICAINS – Activité résiliente s’il en est, les télécoms ne sortent pourtant pas beaucoup grandies de la crise sanitaire. Sur les 50 grandes entreprises du secteur pour lesquelles nous avons des données comparables avec nos précédentes éditions, le chiffre d’affaires gagne timidement 1,2 % à 76,6 milliards de dollars. En rands, le géant MTN n’a pas fait mieux qu’une maigre croissance de 1,2 % de son chiffre d’affaires sur son exercice clos fin 2021. L’autre poids lourd basé en Afrique du sud, Vodacom, a vu ses revenus (hors Safaricom) progresser d’un petit 4,5 % à fin mars 2022.

Le bond de Sonatel, qui fait plus que doubler son chiffre d’affaires, s’explique par la prise en compte, désormais, dans notre classement de cette société comme entité consolidante des activités ouest africaines du groupe Orange. Toutefois, Sonatel ne s’en sort pas mal sur cet exercice, avec une croissance d’activité de plus de 10 % à périmètre constant.

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Des activités portées par la data et le mobile money

En termes de croissance, la meilleure performance des grands opérateurs est à mettre au crédit d’Airtel Africa. Tirée par les activités data (+ 34,6 %) et mobile money (+ 34,6 %), la filiale du groupe indien Bharti voit son activité progresser de 21,3 % à fin mars 2022. Ses revenus au Nigeria font même un bond en nairas de près de 28 %.

Pour nombre d’opérateurs, le plafonnement, voire le recul de l’activité, est désormais effectif. Exprimé en devise marocaine, le chiffre d’affaires consolidé du groupe Maroc Telecom et de onze filiales africaines a ainsi chuté de 2,7 % en 2021, à près de 35,79 milliards de dirhams, une tendance qui s’est poursuivie en 2022 (– 0,5 %).

De son côté, le kényan Safaricom (détenu à 40 % par Vodafone et Vodacom) a vu son activité voix reculer de 4,6 % à fin mars 2021, avant de se stabiliser l’année suivante. L’opérateur a également dû faire face à une baisse des revenus de son service vedette M-Pesa (– 2,1 % en 2020/2021) du fait d’une décision temporaire de la Banque centrale du Kenya lui imposant au plus fort de la pandémie de ne plus facturer de commissions à ses clients. Cette activité s’est toutefois singulièrement redressée en 2021/2022, avec une croissance de 30,3 %. Heureusement, car M-Pesa représente désormais 31 % du chiffre d’affaires total de l’opérateur dirigé par Peter Ndegwa.

Les fintech jouent les trouble-fêtes

Pour Safaricom, comme pour ses compétiteurs sur le continent, le risque, systémique désormais, est de voir ces activités à valeur ajoutée grignotées par la montée en puissance des fintech comme Wave, Flutterwave ou OPay. Encore trop petits pour entrer dans nos classements, ces nouveaux acteurs produisent néanmoins un fort effet disruptif. Ceci grâce au soutien des investisseurs du capital risque qui ont porté par exemple la valorisation de Flutterwave au niveau record de 3 milliards de dollars en 2022.

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Face à la stagnation de son activité, Safaricom a mené à bien une importante opération en réussissant à se développer sur le marché éthiopien. Après avoir remporté en mai 2021 la deuxième licence mobile du pays en association avec Vodafone, le fonds public britannique BII et avec l’appui de la SFI (Banque mondiale), Safaricom a inauguré son service le 6 octobre 2022 à Addis Abeba. Avec un coût initial avoisinant le demi-milliard de dollars.

D’autres se sont lancés dans une stratégie d’acquisition comme Axian. Le groupe malgache conduit par Hassanein Hiridjee a structuré son activité télécoms dans une entité ad-hoc immatriculée à Maurice. En avril 2021, Axian a annoncé le rachat de Tigo Tanzania au groupe Millicom. Finalisée un an plus tard, l’opération lui permet de doubler de taille grâce aux 350 millions de dollars de chiffre d’affaires et aux 14 millions de clients mobiles de l’opérateur tanzanien. La préfiguration d’une nouvelle consolidation dans le secteur ?

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